[1]Discours sur l’impôt des boissonsFrédéric Bastiat1849Citoyens représentants,Je voulais aborder la question de l’impôt des boissons telle qu’elle me paraissaitse poser dans toutes vos consciences, c’est-à-dire au point de vue de la nécessitéfinancière et politique. Je croyais, en effet, que la nécessité était le seul motifinvoqué à l’appui du maintien de cet impôt ; je croyais qu’à vos yeux il réunissaittous les caractères auxquels la science enseigne à reconnaître les mauvaisimpôts ; je croyais qu’il était admis que cet impôt est injuste, inégal, d’uneperception accompagnée de formalités vexatoires. Mais, puisque ces reprochesdirigés contre l’impôt, depuis son établissement, par tous les hommes d’État, sontaujourd’hui contestés, j’en dirai seulement quelques mots, — très-rapidement.D’abord, nous prétendons que l’impôt est injuste, et nous nous fondons sur ceci :Voilà des terres qui sont à côté les unes des autres, et qui sont assujetties à unimpôt foncier, à un impôt direct ; ces terres sont classées, comparées entre elles ettaxées selon leur valeur ; ensuite chacun peut y faire croître ce qu’il veut ; les uns dublé, les autres, des herbages, les autres, des œillets et des roses, d’autres, du vin.Eh bien, de tous ces produits, il y en a un, il y en a un seul qui, une fois entré dans lacirculation, est grevé d’un impôt qui rend au Trésor 106 millions. Tous les autresproduits agricoles sont affranchis de cette taxe.On peut dire que l’impôt est utile ...
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