Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec 2009 INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec 2009 Direction des risques biologiques et de la santé au travail Septembre 2010 AUTEUR Comité de surveillance provinciale des infections nosocomiales (SPIN-SARM) RÉDACTEURS Lise-Andrée Galarneau, Centre hospitalier régional de Trois-Rivières Isabelle Rocher, Institut national de santé publique du Québec Josée Massicotte, Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie/Direction de santé publique Charles Frenette, Centre universitaire de santé McGill Anne Fortin, Institut national de santé publique du Québec AVEC LA COLLABORATION DE Marie Gourdeau, Centre hospitalier affilié universitaire de Québec (CHA) – Pavillon Hôpital Enfant-Jésus Rodica Gilca, Institut national de santé publique du Québec Danielle Goulet, Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec Andrée Larose, Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) – Hôpital Saint-Luc Brigitte Lefebvre, Institut national de santé publique du Québec Danielle Moisan, Centre régional du Grand-Portage Et les membres du Comité des ...
Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
2009
INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC
Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec
2009
Direction des risques biologiques et de la santé au travail
Septembre 2010
A UTEUR Comité de surveillance provinciale des infections nosocomiales (SPIN-SARM) R ÉDACTEURS Lise-Andrée Galarneau, Centre hospitalier régional de Trois-Rivières Isabelle Rocher, Institut national de santé publique du Québec Josée Massicotte, Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie/Direction de santé publique Charles Frenette, Centre universitaire de santé McGill Anne Fortin, Institut national de santé publique du Québec A VEC LA COLLABORATION DE Marie Gourdeau, Centre hospitalier affilié universitaire de Québec (CHA) Pavillon Hôpital Enfant-JésusRodica Gilca, Institut national de santé publique du Québec Danielle Goulet, Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec Andrée Larose, Centre hospitalier de lUniversité de Montréal (CHUM) Hôpital Saint-Luc Brigitte Lefebvre, Institut national de santé publique du Québec Danielle Moisan, Centre régional du Grand-Portage Et les membres du Comité des infections nosocomiales du Québec (CINQ) M ISE EN PAGES Sonia Beaugendre, Institut national de santé publique du Québec
Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec : 2009 FAITS SAILLANTS Le taux de participation à létude fut excellent, 90 % des centres sollicités ont complété le questionnaire. Ces centres hospitaliers (90 % des CH et 96 % des CHU) représentent 86 % des lits de courte durée au Québec.
Au moment de létude, soit entre juin et septembre 2009, on dénombre 193 professionnels en prévention des infections correspondant à 177 équivalents temps plein (ETC), soit 2 fois plus quen 2004.
Quatre-vingt-trois des 84 centres hospitaliers (99 %) ont un protocole de dépistage du SARM à ladmission.
Le dépistage ciblé de la clientèle à l'admission selon les facteurs de risques recommandés sont appliqués dans plus de 90 % des hôpitaux. Cependant, on constate que 45 % des centres appliquent des mesures de dépistages universel à leur clientèle à l'admission ce qui est non conforme avec les recommandations de 2006.
La mesure ayant connu la plus grande amélioration à la suite de la parution des lignes directrices de 2006, est le dépistage en cours dhospitalisation. Cest maintenant 94 % des hôpitaux qui ont un protocole de dépistage en cours dhospitalisation comparativement à 53 % en 2004. Cependant, les politiques de dépistage en cours dhospitalisation demeurent sous optimales dans les unités de soins intensifs ou lors du diagnostic dun nouveau cas sur une unité de soins.
Bien quil soit clairement démontré limportance de réaliser des activités de surveillance des processus cest-à-dire dévaluer lapplication des mesures de prévention, nous constatons que seulement 24 % des centres ont réalisé un audit interne portant sur lapplication des mesures de dépistage dans leur installation au cours de la dernière année.
Pour ce qui est de lapplication des précautions additionnelles recommandées, seulement 44 % des centres hospitaliers ont évalué lobservance de lhygiène des mains parmi leur personnel au cours des douze mois précédant létude. Cela représente toutefois une amélioration comparativement en 2004.
Le regroupement des cas porteurs de SARM dans une unité de soins dédiée ou dans une section dune unité de soins avec ou sans personnel dédié semble encore difficile à instaurer puisque la mise en place de cette mesure est semblable à ce qui était observé en 2004 (65 % en 2009 comparativement à 59 %).
Le fait marquant de cette étude est que 58 % des centres hospitaliers avaient un taux de prévalence de patients porteurs de SARM (colonisés ou infectés) de moins de 5 % parmi leur clientèle hospitalisé au moment de létude. Il est important de souligner que ces centres présentent un taux moyen dincidence des bactériémies à SARM parmi les plus bas, une moyenne plus élevé de prélèvements pour dépistages par séjour hospitalier et que 73 %
Institut national de santé publique du Québec
I
InstitutnationasedlalbupétnudueiqecébQu
Finalement, 92 % des répondants ont mentionné avoir de lintérêt à participer à un programme provincial de surveillance du SARM qui inclurait la surveillance de tous les nouveaux cas de SARM (colonisés et infectés) dacquisition nosocomiale.
Quatre-vingt-quinze pourcents (95 %) des centres hospitaliers calculent périodiquement (annuellement ou périodiquement) leur incidence dacquisition du SARM et diffusent ces données de surveillance aux gestionnaires de leur établissement.
dentre eux admettent les patients identifiés porteurs de SARM dans une cohorte sur une unité de soins distincte ou dans une section dunité.
II
Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec : 2009
Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec : 2009 TABLE DES MATIÈRES LISTE DES TABLEAUX ..........................................................................................................V INTRODUCTION......................................................................................................................1 MÉTHODE ............................................................................................................................... 3 1 RÉSULTATS .................................................................................................................... 5 1.1 Ressources en prévention des infections ............................................................... 5 1.2 Activités de surveillance pour identifier les réservoirs ............................................ 6 1.2.1 Dépistage du SARM .................................................................................. 6 1.2.2 Nombre de prélèvements pour dépistages................................................ 8 1.2.3 Point de prévalence de porteurs de SARM ............................................... 9 1.2.4 Sites anatomiques pour le dépistage....................................................... 10 1.2.5 Application des mesures de dépistage .................................................... 10 1.3 Mesures de prévention et de contrôle .................................................................. 11 1.3.1 Précautions additionnelles de contact ..................................................... 11 1.3.2 Cohorte de cas et unité dédiée................................................................ 11 1.3.3 Mesures spécifiques ................................................................................ 12 1.3.4 Formation du personnel........................................................................... 12 1.3.5 Autres stratégies de réduction du réservoir ............................................. 12 1.3.6 Durée des précautions additionnelles de contact .................................... 13 1.4 Ressources et surveillance................................................................................... 13 1.4.1 Répartition du temps de travail en prévention du SARM ......................... 13 1.4.2 Analyse, interprétation et utilisation des données de surveillance .......... 14 1.5 Laboratoire ........................................................................................................... 15 DISCUSSION ......................................................................................................................... 17 CONCLUSION ....................................................................................................................... 19 RÉFÉRENCES.......................................................................................................................21 ANNEXE 1 RÉSUMÉ DES MESURES RECOMMANDÉES POUR LA PRÉVENTION ET LE CONTRÔLE DE LA TRANSMISSION DU SARM ET LEUR MISE EN PRATIQUE DANS LES CH DU QUÉBEC................................................ 23 ANNEXE 2 EXEMPLAIRE DU QUESTIONNAIRE............................................................ 27
Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec : 2009 LISTE DES TABLEAUX Description des centres participants ................................................................. 5 Comparaison des ressources en PCI entre 2004 et 2009 ................................ 5 Comparaison des ressources en PCI entre CH et CHU ................................... 6 Comparaison du nombre de prélèvements pour dépistages entre CH et CHU (n = 62) selon nombre dadmissions pour lannée 2008-2009 (1 er avril 2008 au 31 mars 2009) ....................................................................... 9 Distribution de la prévalence du SARM parmi la clientèle hospitalisée en fonction de la vocation (CH/CHU), du taux dincidence de bactériémie à SARM, du nombre de dépistages et du % de centres avec cohorte................. 9 Comparaison du temps consacré à la prévention du SARM entre 2004 et 2009 (n = 82)............................................................................................... 13
Institut national de santé publique du Québec
V
Étude sur les mesures de prévention et de contrôle du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) appliquées dans les centres hospitaliers de soins aigus du Québec : 2009
INTRODUCTION Les centres hospitaliers (CH) du Québec ont connu une augmentation importante des infections à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) dans leur population hospitalisée au début des années 2000. Or, depuis 2003, un programme de surveillance des infections invasives à S. aureus converti en 2006 en un programme provincial de surveillance des souches de S. aureus isolées des hémocultures, permet de suivre lévolution des bactériémies à SARM dorigine nosocomiale, ou non dans 85 centres hospitaliers du Québec. Cette surveillance provinciale a démontré une diminution de 20 % des bactériémies nosocomiales à SARM, entre 2006 et 2008 (passant de 335 à 270 bactériémies),période pour laquelle lidentification du lieu dacquisition était faite. Quoique lidentification du lieu dacquisition ne fût pas faite en 2004, on note une diminution de 38 % de lensemble des bactériémies à SARM, dont la majorité était dorigine nosocomiale de 2004 à 2008. Les récentes études et données épidémiologiques ont démontré la nécessité de découvrir le réservoir asymptomatique de patients hospitalisés, réservoir qui est une source importante de transmission du SARM. De plus, la surveillance des bactériémies ne représente quune partie du fardeau des SARM au Québec puisque les patients colonisés ou ayant un autre type dinfection ny sont pas comptabilisés. Idéalement, la surveillance provinciale devrait être élargie à tous les nouveaux cas de SARM dacquisition nosocomiale. Par ailleurs, les sondages antérieurs ont démontré des variations dans lapplication locale de ces mesures, notamment dans les pratiques de dépistage ce qui influe nécessairement sur le nombre de cas détectés. Depuis 2006, les établissements de santé ont accès à un guide de prévention et de contrôle des infections à SARM qui a été mis à jour par le Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ). Ces lignes directrices sont basées sur une approche plus intensive que celle préconisée en 2000 pour la prévention et le contrôle des infections à SARM. Les recommandations visent principalement à définir les précautions additionnelles de contact, et les stratégies de dépistage et de cohortage de patients porteurs du SARM afin den diminuer la transmission intra hospitalière. Cest dans ce contexte que le Comité de surveillance provinciale des infections nosocomiales (SPIN) SARM a entrepris une étude auprès des professionnels en prévention et contrôle des infections. Les objectifs de cette étude sont de : • Dresser le portrait de lapplication des mesures de prévention et de contrôle en fonction des lignes directrices du CINQ, version 2006; • Documenter lévolution entre 2004 et 2009 de lapplication des mesures de prévention et de contrôle; • Documenter les ressources en PCI (nombre, ratios et proportion du temps consacré aux activités de prévention et du contrôle du SARM) et les ressources en laboratoire (ressources humaines et matérielles, accès et méthodes de dépistage du SARM et de confirmation de la résistance); • Documenter la réceptivité par les professionnels en PCI à participer à un programme provincial de surveillance des cas de SARM nosocomiaux.