Etude Livre blanc des internes de spécialités des régions Rhône-Alpes et Auvergne Une étude de l’Union Régionale des Médecins Libéraux Rhône-Alpes Réalisation de l’étude : CEMKA - EVAL - Rapport n° 2004-075 URML RA Edition Décembre 2004 LIVRE BLANC DES INTERNES DE SPECIALITES DES REGIONS RHONE-ALPES ET AUVERGNE
Une étude de l’Union Régionale des Médecins Libéraux Rhône-Alpes Docteur Jacques CATON, Président de l' URML RA
Anne DUBURCQ, Juliette BONTÉ, Ludivine ÉTIENNE, Francis FAGNANI
Etude conduite de Mai à Décembre 2004 avec la collaboration de 446 internes de Rhônes-Alpes
EDITORIAL
Dans le contexte d’une pénurie de jeunes médecins qui ne fait que commencer, il a semblé naturel à l’Union Régionale des Médecins Libéraux Rhône-Alpes de s’associer à l’Intersyndicat National des Internes des Hôpitaux (ISNIH) afin de réaliser un livre blanc des Internes de spécialités des régions Rhône-Alpes et Auvergne. Cette enquête a pour but de chercher des solutions concrètes en analysant les aspirations des Internes d’aujourd’hui, qui assureront la médecine de demain, notamment en termes d’exercice professionnel qu’il soit hospitalier ou libéral.
De telles initiatives ont déjà vu le jour, en 2003 et 2004, dans les régions Ile de France et Picardie. Elles étaient également le fruit d’une collaboration active et innovante entre les Internes et les URML.
Plusieurs éléments ressortent de l’analyse des réponses ...
Une étude de l Union Régionale des Médecins Libéraux Rhône-Alpes Docteur Jacques CATON, Président de l'URML RA
LIVRE BLANC DES INTERNES DE SPECIALITES DES REGIONS RHONE-ALPES ET AUVERGNE
Anne DUBURCQ, Juliette BONTÉ, Ludivine ÉTIENNE, Francis FAGNANI
EDITORIAL
Dans le contexte dune pénurie de jeunes médecins qui ne fait que commencer, il a semblé naturel à lUnion Régionale des Médecins Libéraux Rhône-Alpes de sassocier à lIntersyndicat National des Internes des Hôpitaux (ISNIH) afin de réaliser un livre blanc des Internes de spécialités des régions Rhône-Alpes et Auvergne. Cette enquête a pour but de chercher des solutions concrètes en analysant les aspirations des Internes daujourdhui, qui assureront la médecine de demain, notamment en termes dexercice professionnel quil soit hospitalier ou libéral. De telles initiatives ont déjà vu le jour, en 2003 et 2004, dans les régions Ile de France et Picardie. Elles étaient également le fruit dune collaboration active et innovante entre les Internes et les URML. Plusieurs éléments ressortent de lanalyse des réponses de nos jeunes collègues des régions Rhône Alpes et Auvergne. Une forte mobilisation des Internes Le taux de réponse à lenquête a été de 43%, ce qui représente une très bonne mobilisation des Internes. On ne peut que se féliciter que les futurs médecins se soient sentis particulièrement impliqués dans cette démarche. Les Internes qui ont répondu ont en moyenne 26 ans ½, près de la moitié dentre eux sont mariés ou vivent maritalement et le conjoint exerce une profession médicale dans un peu plus de la moitié des cas. Seulement 13% des Internes ont un enfant (moyenne 1,3), seulement 25% des Internes ont des parents travaillant dans le milieu médical ou para médical ce qui pourrait correspondre à une désaffection des enfants de médecins liée à la difficulté de lexercice médical, libéral ou hospitalier. Il est à noter lextrême mobilité des Internes. En effet, pour les quatre CHU concernés, Clermont-Ferrand, Saint Etienne, Lyon et Grenoble, entre 25 et 33% des Internes seulement ont effectué leurs études médicales dans les facultés correspondantes. On remarque, par ailleurs que 34% des Internes de spécialité de
Saint Etienne ont débuté leurs études médicales à Lyon et que 24% des internes Lyonnais ont fait leurs études à Paris. Ce qui est très différent par rapport à ce qui existait pour leurs aînés. Le cursus médical Le choix de la spécialité Deux tiers des Internes avaient lintention de choisir leur spécialité avant lInternat, ce qui met laccent sur la nécessité de faire découvrir tôt les différentes spécialités aux étudiants en médecine. Linformation est un devoir indispensable des médecins installés et des sociétés savantes auprès des plus jeunes afin de restaurer lattractivité des spécialités les plus en difficulté du point de vue démographique. Le critère de choix majeur de la spécialité reste lintérêt intellectuel de celle-ci pour la quasi-totalité des internes (plus de 95%). Cela prouve que lon choisit le métier de médecin puis sa spécialité avant tout pour lépanouissement intellectuel. On remarque que les critères de qualité de vie à terme et les débouchés sont plus mis en avant par les Internes de sexe féminin alors que la qualité de vie pendant linternat est plus mise en avant par les Internes de sexe masculin. Seulement 11% des Internes répondant ont eu une interruption dactivité lors de leur cursus, sans différence marquée entre les hommes et les femmes. 23% des Internes déclarent envisager un complément de formation non médicale à lissue de linternat. On peut voir là une volonté douverture indispensable à notre pratique, qui répond probablement à un contexte de complexification de la médecine. Une volonté de formation en secteur libéral Un élément nouveau apparaît dans les souhaits de cursus des jeunes médecins : celui de réaliser une formation au sein dune structure libérale. Cela est plébiscité par plus de 70% des Internes, quelle que soit leur ancienneté. La durée de cette formation correspondrait à un semestre, surtout pour les Internes des spécialités médicales (92%), ou à deux semestres maximum pour les Internes des spécialités chirurgicales (85%). Les Internes expriment ici fortement leur désir daméliorer leur formation en prenant en compte tous les aspects de la pratique médicale et pas seulement la pratique hospitalo-universitaire. En chirurgie, le secteur libéral peut se révéler très formateur pour des actes peu enseignés au CHU, comme larthroscopie. Lexercice médical En ce qui concerne lavenir professionnel, les ¾ des Internes souhaitent exercer leur activité médicale à temps plein (exercice libéral ou hospitalier public). En revanche, la majorité dentre eux souhaite avoir une activité mixte, à la fois libérale et hospitalière publique. Ce point doit retenir particulièrement lattention car il semble correspondre à un souhait très largement exprimé chez les jeunes médecins. Ce souhait a déjà été individualisé dans les Livres Blancs dautres régions. 4 internes sur 5 souhaitent que cette activité soit uniquement clinique, ¼ des Internes envisage également davoir une activité non clinique, notamment dans les domaines de lenseignement (15%), de la recherche (14%). La très grande majorité des Internes (89%) souhaite faire des remplacements avant de sinstaller, la plupart dentre eux (84%) souhaitant majoritairement sinstaller dans
la région de leur formation. Le critère principal dinfluence du choix du lieu dinstallation est de loin la possibilité pour le(la) conjoint(e) dy trouver un débouché professionnel (48%). On ne peut plus à lheure actuelle fermer les yeux sur laspect familial. Cest une donnée à privilégier notamment dans les régions moins attractives, où cest toute la vie sociale qui fait défaut. 71% des internes seraient sensibles à des mesures incitatives à linstallation dans les zones de pénuries. Il reste à proposer des mesures satisfaisantes afin de rendre lincitation pérenne. Quel exercice futur ? Le regard sur la médecine libérale est plutôt partagé. En effet, six internes sur dix sont plutôt satisfaits des conditions dexercice de la médecine libérale mais ils sont tout de même 35% à la percevoir plutôt comme mauvaise notamment du fait de la charge de travail administratif et des coûts financiers élevés. Plus de 73% des internes se déclare favorable au maintien du secteur 2 dans sa forme actuelle, ce qui constitue un très fort plébiscite. Enfin les Internes sont favorables à une progression de carrière en médecine libérale et notamment sous forme financière, ce qui nexiste pas actuellement et qui pourrait prendre la forme de ce qui était autrefois lancien DP (Dépassement Permanent). Cette progression paraît aujourdhui indispensable à envisager afin dattirer les jeunes médecins vers le secteur libéral. Cette étude met laccent sur plusieurs points fondamentaux dans la pratique médicale future. Intérêt intellectuel de notre métier, volonté de travailler en groupe et avec une activité mixte, maintien du secteur 2, sont des valeurs profondément ancrées dans la culture médicale des professionnels de demain. Il est intéressant de noter que les Livres Blancs francilien et picard aboutissaient aux mêmes conclusions. Cela signifie quil sagit bien de sentiments partagés par toute une génération. Par cette enquête, les médecins font face à leurs responsabilités dans le système de soins. Au terme dune réflexion commune entre médecins libéraux et jeunes en formation, et grâce à la grande mobilisation des Internes, nous dégageons ici les aspirations majeures des jeunes médecins. Prendre en considération ces aspirations des futurs spécialistes que sont les internes de spécialité daujourdhui, cest construire un système de santé dynamique et pérenne.
Pierre LOULERGUE Président de lISNIH
Docteur Jacques CATON Président de lURML RA
EDITORIAL
EDITORIAL des représentants des Internats Rhône-Alpes Auvergne : La démographie médicale est aujourdhui au centre des préoccupations du système de santé français. Les Internes, qui sont les soignants de demain, sont confrontés à différentes problématiques parfois difficiles à concilier : des impératifs de santé publique, notamment la garantie dun accès aux soins satisfaisant pour la population mais aussi la garantie de soins de qualité directement corrélée à la qualité de la formation pendant lInternat ; une pénurie qui ne fait que samorcer, résultant dune politique malthusienne irréfléchie ; un choix professionnel relevant de la vocation face à des aspirations personnelles sinscrivant dans un mouvement général de la société moderne. Ce rapport sinscrit dans la continuité de plusieurs travaux dont le Livre Blanc des Internes de la région Ile-de-France (2003). Celui-ci proposait une analyse intéressante de la démographie et des attentes des Internes franciliens. Forts de cette expérience lUnion Régionale des Médecins Libéraux (URML) des régions Rhône-Alpes et Auvergne et les Syndicats des Internes des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) de Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne, en association avec lIntersyndicat National des Internes des Hôpitaux (ISNIH) ont voulu poursuivre cette dynamique de partenariat pour aboutir à ce travail. Les régions Rhône-Alpes et Auvergne regroupent des CHU de tailles variées, ce qui donne une dimension nouvelle à lanalyse. Il présente également une nouveauté en terme générationnel puisque les Internes les plus jeunes ayant participé sont issus de la réforme du 3ecycle des études médicales (Examen Classant National). A travers ce travail, nous avons voulu apporter une perspective innovante de la vision des jeunes médecins sur de nombreux sujets comme les modalités de formation, la régulation des flux, les passerelles entre spécialités, la promotion de lexercice en cabinet de groupe et des échanges entre ville et hôpital, les modalités de rémunérations, la place du secteur II, la mobilité à linstallation Ces préoccupations semblent avoir trouvé un écho chez les Internes puisque presque la moitié de nos collègues ont répondu, révélant ainsi leur intérêt et leur dynamisme sur les questions davenir de la pratique médicale. Quelques points issus de ce rapport sont indispensables à relever. Tout dabord, la confirmation que la médecine attire toujours par son intérêt intellectuel, ce qui nous laisse penser quelle continuera à attirer lélite si les conditions dexercice évoluent favorablement. Dautre part, les Internes envisagent en majorité un type dexercice mixte, libéral et public, permettant dassocier la liberté du monde libéral à lintérêt pluridisciplinaire du secteur public. Cest dailleurs dans ce contexte que nous souhaitons mettre en avant le souhait plébiscité dune diversification de la formation, aujourdhui quasi-exclusivement hospitalo-universitaire, par un passage dans une structure libérale au cours de lInternat. Lexercice en groupe est également une volonté partagée par la majorité des Internes. Il sagit donc de changements de mentalités, certes, mais on retrouve aussi des valeurs fondamentales de la médecine auxquelles les Internes sont attachés, notamment le maintien du secteur 2. Nous espérons que dans un climat actuel de grande inquiétude concernant lavenir de la santé en France, ce rapport apporte des éléments de réponses pour une approche de fond sur la médecine spécialisée. Ce Livre Blanc est maintenant le 3e du genre, après ceux de Paris (2003) et dAmiens (2004), et résulte dune collaboration nouvelle et efficace entre jeunes médecins en formation et médecins installés, grâce aux URML. Souhaitons que dautres régions poursuivent le mouvement. Arnaud FORGEOTFabrice BOYER Bureau des Internes de Saint Etienne Ancien Président du Syndicat de Lyon Trésorier Adjoint de lISNIH Vice Président de lISNIH
Olivier CASEZReprésentant des Internes De Grenoble
Pierre LOULERGUE Président de lISNIH
Antoine PETITReprésentant des Internes de Clermont Ferrant
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R é s u l t a t s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 73 . 1 d r o f i l s r e s e é p o n s e p t dT a u x r e . é p o n d a n t s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 73 . 2F o r m a t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 03 . 3 e r o f e s s i o n n e l pA v e n i r. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . n v i s a g é. . 2 83 . 4 . i b é r a l e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C o n d i t i o n s d e l e x e r c i c e d é d e c i n e l a m. .. 3 4
M é t h o d e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 . 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . é t u d e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . l e dM é t h o d o l o g i e 5 12 . 2 n a l y s e s t aS a i s i e e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . t a t i s t i q u e .1 6
SOMMAIRE
S y n t h è s e e t d i s c u s s i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ..3 7