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Publié par
Nombre de lectures
28
EAN13
9782824712130
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
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EAN13
9782824712130
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Français
GUST A V E AIMARD
LES P I RA T ES DES
P RAI RI ES
BI BEBO O KGUST A V E AIMARD
LES P I RA T ES DES
P RAI RI ES
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1213-0
BI BEBO OK
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Sour ces :
– Bibliothè que Éle ctr onique du éb e c
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
La cache
sont é coulés. Nous sommes dans le désert. D e vant
nous se dér oule l’immensité . elle plume assez élo quente ose-D rait entr epr endr e de dé crir e ces incommensurables o cé ans de
v erdur e aux quels les Américains du Nord ont, dans leur lang ag e imag é ,
donné le nom p o étique et my stérieux de Far W est ( Ouest lointain), c’
està-dir e la région inconnue p ar e x cellence , aux asp e cts à la fois grandioses
et saisissants, doux et ter ribles, prairies sans b or nes, dans lesquelles on
tr ouv e cee flor e riche , puissante , é che v elé e et d’une vigueur de pr o
duction contr e laquelle l’Inde seule p eut luer ?
Ces plaines n’ offr ent d’ab ord à l’ œil ébloui du v o yag eur témérair e qui
ose s’y hasarder qu’un vaste tapis de v erdur e émaillé de fleur s, sillonné
p ar de lar g es rivièr es, et p araissent d’une régularité désesp érante , se
confondant à l’horizon av e c l’azur du ciel.
Ce n’ est que p eu à p eu, lor sque la v ue s’habitue à ce table au, que ,
quiant l’ ensemble p our les détails, on distingue çà et là des collines assez
1Les pirates des prairies Chapitr e I
éle vé es, les b ords escar p és des cour s d’ e au, enfin mille accidents impré v us
qui r omp ent agré ablement cee monotonie dont le r eg ard est d’ab ord
aristé , et que les hautes herb es et les gig antesques pr o ductions de la
flor e cachent complètement.
Comment énumér er les pr o duits de cee natur e primitiv e , qui
s’élancent, se heurtent, se cr oisent et s’ entr elacent à l’infini, dé crivant des
p arab oles majestueuses, for mant des ar cades grandioses et complétant
enfin le plus splendide et le plus sublime sp e ctacle qu’il soit donné à
l’homme d’admir er p ar ses éter nels contrastes et ses har monies
saisissantes ?
A u-dessus des gig antesques fougèr es, des mezquitès, des cactus, des
nop als, des mélèzes et des arb ousier s char g és de fr uits, s’élè v ent l’acajou
aux feuilles oblongues, le moriché ou arbr e à p ain, l’abanijo dont les lar g es
feuilles se dé v elopp ent en é v entail, le pirijao qui laisse p endr e les énor mes
grapp es de ses fr uits dorés, le p almier r o yal dont le tr onc est dénué de
feuilles et qui balance au moindr e souffle sa tête majestueuse et touffue ,
la canne de l’Inde , le limonier , le g o yavier , le bananier , le chirimo ya au
fr uit eniv rant, le chêne-lièg e , l’arbr e du Pér ou, le p almier à cir e distillant
sa g omme résineuse .
Puis ce sont des champs immenses de dahlias, des fleur s plus blanches
que les neig es du Coffr e de Per ote et du Chimb orazo , ou plus r oug es que
le sang, des lianes immenses se r oulant et se tordant autour du tr onc
des arbr es, des vignes éblouissantes de sè v e ; et dans ce pêle-mêle , dans
ce tohu-b ohu, dans ce chaos ine xtricable , v olant, courant, ramp ant dans
tous les sens et dans toutes les dir e ctions, des animaux de toutes sortes
et de toutes espè ces, oise aux, quadr upèdes, r eptiles, amphibies, chantant,
criant, hurlant, bramant et sifflant sur tous les tons et toutes les notes du
clavier humain, tantôt mo queur s et menaçants, tantôt doux et
mélancoliques.
Les cerfs, les daims b ondissant effarés, l’ or eille dr oite et l’ œil au guet ;
le longue-cor ne sautant de r o cher en r o cher p our se p oser immobile au
b ord d’un pré cipice , les bisons p esants et stupides à l’ œil triste , les
chevaux sauvag es dont les nombr euses manades ébranlent le sol dans leur
cour se sans but ; l’allig ator le cor ps dans la vase et dor mant au soleil ;
l’iguane hideux grimp ant nonchalamment après un arbr e ; le puma, ce
2Les pirates des prairies Chapitr e I
lion sans crinièr e , les p anthèr es et les jaguar s gueant sour noisement
leur pr oie au p assag e ; l’ our s br un, le g our mand chasseur de miel ; l’ our s
gris, l’hôte le plus r e doutable de ces contré es ; le cotejo à la mor sur e v
enimeuse ; le camélé on, dont la r ob e r eflète toutes les nuances ; le lézard
v ert, le basilic enfin, pêle-mêle et ramp ant silencieux et sinistr es sous les
feuilles ; le monstr ueux b o a ; le ser p ent corail, si p etit et si ter rible ; le
cascab el, le macaur el et le grand ser p ent tigré .
Sur les hautes branches des herb es et caché e sous l’ép ais feuillag e ,
chante et g azouille la g ent emplumé e : les tanagr es, les curassos, les lor os
braillards, les haras, les oise aux-mouches, les toucans au b e c énor me , les
pig e ons, les tr og ons, les élég ants flamants r oses, les cy gnes se balançant
et se jouant sur les rivièr es, et de liane en liane , de br oussaille en br
oussaille les lég er s et char mants é cur euils gris v ont sautant av e c une grâce
inimaginable .
A u plus haut des air s, planant en longs cer cles sur la prairie , l’aigle
de la Sier ra-Madr e , à l’ env er gur e immense , et le vautour à tête chauv e ,
choisissent la pr oie sur laquelle ils v ont s’abar e av e c la rapidité de la
foudr e .
Puis, tout à coup , é crasant sous les sab ots de son che val le sable et les
cailloux p ailletés d’ or étincelant au soleil, app araît, comme p ar
enchantement, un Indien à la p e au r oug e et luisante comme du cuiv r e neuf, aux
membr es r obustes, aux g estes empr eints de grâce et de majesté et à l’ œil
dominateur ; un Indien Paw nie , Navajo é , Comanche , Ap ache ou Sioux,
qui, faisant tour no y er son lasso ou son lakki autour de sa tête , chasse
de vant lui une tr oup e de buffles ép ouvantés ou de che vaux sauvag es, ou
bien une p anthèr e , une once ou un jaguar , qui fuient en b ondissant av e c
de sourds hurlements de fray eur et de rag e .
Cet enfant du désert, si grand, si noble et si dé daigneux du p éril, qui
trav er se les prairies av e c une vélo cité incr o yable , qui en connaît les mille
détour s, est b ien ré ellement le r oi de ce p ay s étrang e , q