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UNIVERSITÉ PARIS IV - SORBONNE
ÉCOLE DOCTORALE V
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THÈSE
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L'UNIVERSITÉ PARIS IV
Discipline : Philosophie
présentée et soutenue publiquement par
M. Eduardo VIEIRA DA CRUZ
le 08 décembre 2008
LA QUESTION DE LA MATIÈRE, SOURCE DE CONFLIT ENTRE
LES DOCTRINES AU XIIIe SIÈCLE
Directeur de thèse : M. Ruedi IMBACH
JURY
M. Ruedi IMBACH
M. Pierre MAGNARD
M. Joël BIARD
M. Serge-Thomas BONINO
TOME I
REMERCIEMENTS
Ce n'est pas facile, voire impossible, de citer tous ceux qui ont contribué, par différents
moyens, à l'accomplissement de ce travail. Je tiens à remercier tout d'abord au Professeur
Pierre Magnard qui a suivi, depuis mon arrivée en France, chacun des aspects de mes
recherches, en dirigeant cette thèse avec la générosité qui nous rassurait et la rigueur
méthodologique, la précision des critiques, les remarques toujours opportunes, la subtilité des
réflexions, qui nous poussaient à explorer des sujets que la prudence du myope conseillait
regard d'éviter. Il faudrait devenir poète pour trouver des mots qui expriment ma
reconnaissance pour tout ce dont je ne saurais jamais assez remercier. Qu'à la place des mots,
il veille bien recevoir toute mon estime et mon amitié.
Je remercie également le Professeur Ruedi Imbach qui a accueilli mon travail sous sa
direction, en assurant la continuité des recherches, et qui a apporté, avec ses suggestions, la
pertinence de ses commentaires et son soutient inconditionnel, l'encouragement dont j'avais
besoin. Je tiens à lui faire part de mon respect et de mon admiration, et qu'il trouve ici
l'expression de ma plus vive reconnaissance.
Ma reconnaissance va ensuite à des chercheurs qui ont fait preuve de leur amitié à
travers des entretiens où les discussions, presque à mon insu, se dirigeaient vers des sujets qui
m'étaient chers. Je pense donc à Paulo José Pinheiro, philosophe, intelligence fine et esprit
passionné; à Cláudio Monteiro e Paula Lopes, couple de historiens hors norme.
Je pense spécialement à ma femme, Cláudia Andrade, qui, par son soutien affectueux,
par sa lecture attentive de toutes les pages, au fur et à mesure que je les écrivait, et par ses
idées venues de la historiographie, m'a aidé, plus que je l'aurais mérité, peut-être, à accomplir
ce travail.
Je souhaite également remercier deux amis que la distance n'a pas réussi à affaiblir les
liens, mais bien au contraire. Isabelle Séruzier, qui m'a représenté auprès des instances
administratives françaises, dès mon retour au Brésil; et Pierre Dourthe, qui m'a beaucoup aidé
tant par la révision et par la correction du texte en français, que par ses observations
pertinentes et perspicaces. De plus, tous les deux ont toujours eu l'amabilité de me tenir au
courant des textes qui étaient publiés et, dans la mesure du possible, de me les faire parvenir.
Je remercie aussi à mes amis de la Nièvre, Andrée et Bernard Séruzier, Pascale et
Benoît Cointe, Christiane et Jean-François Ponge, qui nous ont accueillis chaleureusement et
qui me font le plaisir de m'accorder, encore cette fois, tout leur soutient.
Je tiens à faire part à ma famille, spécialement à mes parents, Isabel et Trajano Vieira
da Cruz, de ma gratitude pour leur efforts qui, bien des fois, me laissent sans voix pour
exprimer ma reconnaissance.
Sans doute aussi, une mention à l'accueil, aussi professionnel que sympathique, de la
Bibliothèque du Saulchoir, dans laquelle j'ai fait la plupart de mes recherches, ainsi qu'au
CNPq – Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico – pour les
allocations reçues tout au long de ces années de recherches passées en France.
Une pensée toute spéciale au Professeur et ami Cláudio Ulpiano, qui ne m'a pas
enseigné la major partie des sujets que je présente ici, mais sans lui, je ne serais pas devenu
capable d'écrire une seule ligne.
Un remerciement tout spécial à ma fille, Maria Amélia, à qui je dédie ces pages, pour
me rendre le sens de la vie toutes les fois que je l'oublie.
4
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS........................................ 03
TABLE DES MATIERES................................... 04
INTRODUCTION......................................... 06
PREMIERE PARTIE - LA MATIERE SELON L'HYLEMORPHISME
UNIVERSEL DE BONAVENTURE............................. 13
1 – L’HYLEMORPHISME UNIVERSEL........................ 14
1.1 – La connaissance humaine et la nature de
la matière................................................ 18
1.2 – La relation entre la matière et la forme............ 22
1.3 – La distinction entre la matière et sa relation
modale à la forme......................................... 25
2 – LA CONNAISSANCE DIVINE DE LA MATIERE............. 28
2.1 – Les idées divines: le mal, l'imperfection et la
matière................................................... 31
2.1.a – L'idée de mal................................ 32
2.1.b – L'idée des choses imparfaites................ 36
2.2 – L'idée de la matière................................ 40
3 – LA MATÉRIALITÉ DES ANGES......................... 46
3.1 – L'Unité de la matière............................... 71
4 - LA MATIERE, CREATURE DE DIEU..................... 86
DEUXIEME PARTIE – MATIERE ET CONNAISSANCE CHEZ
THOMAS D'AQUIN....................................... 118
5 - LA RELATION TRANSCENDANTALE DE LA MATIERE
A LA FORME........................................... 119
5
6 - LA MATIERE ET SA RELATION A LA FORME SOUS
LE POINT DE VUE DE LA CREATION....................... 152
7 - LA MATIERE, CRITERE NEGATIF D'INTELLIGIBILITE.... 174
7.1 - La connaissance humaine............................. 176
7.2 - Les connaissances possibles dans l'au-delà.......... 191
8 – LES IDEES DIVINES: L'INTELLIGIBILITE DE LA
MATIERE ET DE LA SINGULARITE......................... 208
8.1 – L'idée divine de la matière......................... 222
TROISIEME PARTIE – L'ENJEU DE L'INDIVIDUATION........ 295
9 – L'INDIVIDU ET SA GENESE : APERÇU
HISTORICO–PHILOSOPHIQUE.............................. 296
9.1 – L'individuation selon Avicenne:la signification
de l'immortalité humaine.................................. 311
9.2 – L'individuation selon Averroès: l'unité de
l'intellect matériel et le problème du salut personnel.... 318
10 - L'IMMORTALITE PERSONNELLE DE L'AME ET LA
SINGULARITE DE L'ANGE................................ 354
10.1 - L'individuation des créatures chez Bonaventure..... 374
10.2 – Le problème philosophique du principe
d'individuation et son adéquation aux
exigences théologiques: la voie thomiste.................. 409
CONCLUSION........................................... 465
BIBLIOGRAPHIE........................................ 475 6
INTRODUCTION
D'où vient ce qui arrive, quelle est la demeure des
événements? De l'est, nous souffle à l'oreille le
stoïcien. Tant le jour que la nuit. Dans la géographie du
temps, le futur est à l'est. D'où viennent les idées? Du
passé. En tout cas celles que ma vanité se réjouie à
chaque fois que, me laissant bercer par l'illusion,
j'entends cette voix les appeler "miennes". La voix est à
moi, les idées viennent. Que cherchent-elles? Du sens. La
pensée est la double face où les idées rencontrent les
événements. Dans ce lien sans mélange, le passé contemple
l'avenir et en tire quelque chose. Le sens, voilà la
matière du présent.
Ce paragraphe, qui aurait pu se trouver –
esthétiquement modifié, sûrement – sous la plume d'un
Jorge Luis Borges au début d'une de ses méditations sur la
nature des labyrinthes, n'est pas placé ici par hasard. En
fait, un