L ’ E n c y c l o p é d i eTurgotF o i r e1756FOIRE, s. f. (Comm. & Politiq.) ce mot qui vient de forum, place publique, a étédans son origine synonyme de celui de marché, & l’est encore à certains égards :l’un & l’autre signifient un concours de marchands & d’acheteurs ; dans des lieux &des tems marqués ; mais le mot de foire paroît présenter l’idée d’un concours plusnombreux, plus solennel, & par conséquent plus rare. Cette différence qui frappe aupremier coup-d’œil, paroît être celle qui détermine ordinairement dans l’usagel’application de ces deux mots ; mais elle provient elle-même d’une autre différenceplus cachée, & pour ainsi dire plus radicale entre ces deux choses. Nous allons ladévelopper.Il est évident que les marchands & les acheteurs ne peuvent se rassembler danscertains tems & dans certains lieux, sans un attrait, un intérêt, qui compense oumême qui surpasse les frais du voyage & du transport des denrées ; sans cetattrait, chacun resteroit chez soi : plus il sera considérable, plus les denréessupporteront de longs transports, plus le concours des marchands & des acheteurssera nombreux & solennel, plus le district dont ce concours est le centre, pourra êtreétendu. Le cours naturel du commerce suffit pour former ce concours, & pourl’augmenter jusqu’à un certain point. La concurrence des vendeurs limite le prix desdenrées, & le prix des denrées limite à son tour le nombre des vendeurs : en effet,tout commerce devant nourrir celui qui ...
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