Projet de sécurité alimentaire financé par l’Union Européenne mis en œuvre par le GRET en partenariat avec KIOMBA
ETUDE SOCIO-ANTHROPOLOGIQUE DU BOURG D’AMBONDRO
En vue de la mise en œuvre d’un service de petit crédit urbain
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Jérémie Jean Norbert
Volet Suivi Evaluation Décembre 2003
Etude Anthropo Ambondro – 20/09/2006 1/15 DO CU MENT D E
TR AVAIL
SOMMAIRE
I. TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE .......................................................................... 3 1. Commanditaire de l’étude.......................................................................................... 3 2. Objectif général de l’étude ......................................................................................... 3 3. Objectifs spécifiques de l’étude ................................................................................. 3 II. DEROULEMENT DE L’ETUDE ..................................................................................... 4 1. Préparation de l’étude ................................................................................................ 4 2. Travail de terrain ........................................................................................................ 4 3. Rédaction et validation de l’étude.................................................. ...
Projet de sécurité alimentaire financé par lUnion Européenne mis en uvre par le GRET en partenariat avec KIOMBA
Etude Anthropo Ambondro 20/09/20061/15
ETUDE SOCIO-ANTHROPOLOGIQUEDU BOURG DAMBONDROEn vue de la mise en uvre d un service de petit crédit urbain_________________________________________________
SOMMAIREI.TERMESDEREFERENCE DE LETUDE.......................................................................... 31.Commanditaire de létude.......................................................................................... 32.Objectif général de létude......................................................................................... 33.Objectifs spécifiques de létude ................................................................................. 3II.DEROULEMENTDELETUDE ..................................................................................... 41.Préparation de létude ................................................................................................ 42.Travail de terrain........................................................................................................ 43.Rédaction et validation de létude.............................................................................. 44.Calendrier de létude.................................................................................................. 4III.ETUDE DU BOURG DAMBONDRO......................................................................................... 51.Présentation générale ................................................................................................. 52.Histoire du peuplement .............................................................................................. 53.Les sept sous-quartiers du bourg dAmbondro .......................................................... 64.Les activités économiques.......................................................................................... 85.Lorganisation administrative et sociale dans un sous-quartier ............................... 106.La « cohésion sociale » dans un sous-quartier ......................................................... 11IV.RECOMMANDATIONS SUR LE DISPOSITIF DE PETIT CREDIT URBAIN..................................... 111.Leproblèmeposé.....................................................................................................112.Le dispositif proposé par le volet MF : le recours à une association ....................... 123.Un premier dispositif alternatif basé sur les lignages .............................................. 134.Un deuxième dispositif alternatif combinant lignage et Etat ................................... 145.Evaluation des sous-quartiers pour le lancement du PCU ....................................... 14
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I. TERMES DE REFERENCE DE L ETUDE
1. Commanditaire de l étudeCette étude a été réalisée par le volet Suivi-Evaluation (SE) à la demande du volet Mi-crofinance (MF) du projet Objectif Sud.
2. Objectif général de l étudeL'objectif général de létude consiste à fournir des éléments dappréciation et de formu-ler des recommandations pour la mise en place dun dispositif de petit crédit urbain(PCU) dans le bourg dAmbondro qui :-garantisse un bon recouvrement des prêts-permette un accès au crédit à lensemble de la population-soit applicable à dautres centres urbains de la région
3. Objectifs spécifiques de l étudeLes termes de références de létude fixent les objectifs spécifiques suivants :
a)Description détaillée du bourg dAmbondro :-Présentation générale-Historique du peuplement-Caractéristiques des sous-quartiers-Activités économiques-Organisation socialeCohésion sociale-b)Recommandations sur le dispositif de petit crédit urbain :-Analyse du dispositif proposé par le volet MicrofinanceProposition dun ou plusieurs dispositifs alternatifs--Evaluation des sous-quartiers pour le lancement du PCU
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II. DEROULEMENT DE L ETUDE
1. Préparation de l étudeLe volet SE a tout dabord pris connaissance des études réalisées par le volet MF :-fiche didentité du village dAmbondro-fiche didentité du marché dAmbondroUne réunion de présentation des Termes de Référence de létude a été tenue le 5/11/03.
2. Travail de terrainLétude de terrain a été effectuée pendant trois jours, les 13, 14 et 18 / 11 / 2003 :-Les deux premières journées sont consacrées sur l'analyse socio-anthropologique et l'analyse des activités économiques de chaque sous-quartier. Cette analyse est réalisée en faisant un échange avec des notables re-connus connaisseurs de l'us et coutume-La troisième journée donne lieu à une descente dans les sous-quartiers pour vé-rifier les informations. Pendant ce temps on fait des échanges avec les chefsdes lignages.
3. Rédaction et validation de l étudeUn premier draft de létude a été discuté avec le volet MF les 28 et 29 / 11 / 2003
4. Calendrier de l étude
Activités DatesPréparation de létude Lecture de létude du volet MF 5 / 11 / 2003Prise de connaissance des TDRTravail de terrain Echange avec RASAMIMANANA Douglas et TATANAMBINININA, 13 / 11 / 2003notables reconnus du quartier sur :* délimitation géographique du quartier* personnes marquantes de chaque sous-quartier* activités économiques de chaque sous-quartierEchange avec les notables sur : 14 / 11 / 2003* lignages et ethnies des sous-quartiers* historique du peuplement* clans présents autour dAmbondro* organisation et cohésion sociale dans chaque sous-quartierEchange avec chefs de lignage et villageois sur : 18 / 11 / 2003* vérification des infos collectées* autres données économiquesRédaction et validation de 19 au 22 / 11 / 03létude
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III. ETUDE DU BOURG D AMBONDRO
Commune de Sihanamaro
1. Présentation généraleLe bourg dAmbondro est le chef lieu de la « commune rurale » dAmbondro, située à27 Km à l'ouest d'Ambovombe sur la RN 10. Administrativement, le bourg dAmbondroest un « quartier » ou « fokontany », dont la population est estimée à 520 ménages.Le bourg est un marché de zébus, de produits artisanaux et agricoles, fréquenté par lesvillageois des communes voisines de Sihanamaro, Marovato Befeno, Imongy, Ambazoa,Ambonaivo.Les principaux clans environnants sont les Ntemarosy, les Ntalandrovey, les Ntezagna.Plus loin, on trouve les Ntebefeno, les Ntetsimagnato et les Ntambahe.Commune deMarovato Befeno
NtezagnaQuartierCommune de Ambonaivod'Ambondro
NtemarosyNtelamitihyNtantsotry
Commune d'Erada
Commune d'Ambazoa
2. Histoire du peuplementAutrefois, le site dAmbondro était une zone de pâturage située entre le clan Ntanlandro-vey au nord ouest et le clan autochtone Ntemarosy au sud. A l'époque, l'insécurité régnaitdans cette zone, appelée "Beratro" (terre de pâturage). Tsimidiso, un notable Ntemarosy,s'installa au milieu de cette savane pour garder ses bufs. Plus tard, des points deau ontété découverts à Ambondro et les Ntemarosy commencèrent à creuser des puisards. 5
3.
Dans les années 1940s, une grande famine dénommée "Marotaola" (beaucoup de sque-lettes) affecta la région de l'Androy et tua des milliers des personnes. A cette époque lemarché d'Ambondro était déjà créé, et on pouvait y trouver de la nourriture. Cette situa-tion favorisa l'immigration de plusieurs clans Antandroy voisins (Ntelamitihy, Faux-cap,Ntetsimagnato, Ntebefeno, Nteza, Ntambahy).Dans le même temps, l'aménagement de la route vers Toliary à l'époque coloniale et ladéportation des rebelles de 1947 accélérèrent l'immigration dethnies plus lointaines(Betsileo, Merina, Vezo et Mahafaly)
Vers BelindoVers AntanimoraBeraketaOuestNord
NO ES
Les sept sous-quartiers du bourg d AmbondroAmbondro est divisée en sept « sous-quartiers » dont trois à la périphérie (Ambinoa, Na-gnera, Beraketa) et quatre au centre du bourg (Sud, Ouest, Est et Nord).NagneraEstAmbinoaVers SihanamaroSudRN 10Les quartiers périphériques abritent une population évaluée à 137 ménages. Les sous-quartiers du centre sont les plus peuplés, avec une population estimée à 380 ménages.Ambinoa NagneraTsBiemraakgentaatoest Sud ouest nordnb familles 53 41 43 104 116 92 72
VersMarosy
Ambinoa est un sous-quartier qui se trouve à 300 m au sud Ouest du bourg de l'Am-bondro, sur le côté droit de la RN 10 vers Tsihombe. L'histoire ci-dessus indique qu'àAmbinoa s'installa le clan autochtone Ntemarosy de lignages Ntagnalalava et Ntantsotry.Ce clan a encore un attachement à la tradition. Les deux lignages cohabitent en bonneentente.Le sous-quartier deNagnera se trouve à 800 m à l'extrême ouest du bourg de l'Ambon-dro, traversée par la route vers Sihanamaro. Sur le côté sud de la route vivent deux clansAntandroy (Ntemarosy à l'ouest, Ntelamitihy à l'est), qui vivent en bon entente. Le côténord de la route est occupé par le clan Ntemaroaky d'ethnie Antanosy /Ntantsimo origi-6
naire de la commune d'Andranobory (extrême ouest de la sous-préfecture de Fort Dau-phin). Le chef de quartier nous a signalé qu'il existait un conflit léger entre les deux eth-nies (Marosy, lamitihy et le Ntemaroaky de Nagnera), qui se transforme actuellement enconcurrence économique. En cela, les Ntemarosy et les Lamitihy veulent dominer lesNtemaroaky, mais ces derniers restent calmes et favorisent leurs activités économiques.Ce sous-quartier est reconnu par l'activité de forge dans la commune d'Ambondro.Beraketa Tsimagnato est un sous-quartier qui se trouve à 900 m au nord Est du bourgd'Ambondro. Il est traversé par la route vers Belindo. Les Ntetsimagnato, Ntezagne etNtagnafotsifaly, tous des clans immigrants occupent le sous-quartier de Beraketa. Ils ha-bitent en enclos sans conflits. Leur activité principale est l'agriculture essentiellement ba-sée sur la consommation. C'est le sous-quartier le plus vulnérableLe sous-quartier Sud du bourg d'Ambondro est traversé par la route vers Tsihombe.C'est le quartier administratif d'Ambondro. C'est l'endroit que Tsimidiso (le premierNtemarosy installé à Ambondro) a donné aux administrateurs coloniaux pour construirel'infrastructure sociale. C'est un sous-quartier cosmopolite occupé par des clans Antan-droy, des ethnies Betsileo, Merina, Vezo et des Chinois immigrants. Actuellementcomme auparavant les habitants de ce sous-quartier sont solidaires en activités commu-nautaires, et les femmes sont dynamiques sur les AGRLe sous-quartierOuest longe l'ancienne route vers Antanimora. C'est un sous-quartiercosmopolite remarqué par l'existence des activités professionnelles très multiples. Leshabitants sont solidaires et dynamiques. Des associations formalisées sont opérationnel-les dans ce sous-quartier : Association MAHANDRO VATO (respect de l'ordre social etpublique), VMM (association de femmes partenaire de SEECALINE), TINOGNE (ren-forcement des capacités des artisans), CILAF.Le sous-quartierEst s'étend sur la partie Est, longeant la bordure gauche à l'entréed'Ambondro. C'est le sous-quartier le plus densément peuplé, occupé par six clans An-tandroy immigrants. Les gens habitent par enclos de cactus. Ils sont solidaires face auxévénements traditionnels. Les notables du sous-quartier signalent l'existence dactivitésd'usuriers dans ce sous-quartier.Le sous-quartierNord est très cosmopolite mais moins peuplé. Le chef de quartier nousa signalé la mauvaise attitude de ces habitants, ce que nous confirment les notables.Nous avons remarqué des activités informelles (contraire à l'ordre publique) telles quedes points de vente des rhums de maison, ou des indices de personnes qui fument de ladrogue. En général c'est le sous-quartier le plus difficile du quartier.Le tableau suivant situe les principaux clans présents dans les différents quartiers. Lesclans ou groupes
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BeraketaAmbinoa NagneraTsimagnatoestNtemarosy X XNtantsotry XNtelamitihy XNtemaroaky XNtetsimagnato X XNtezagna XNtagnafosifaly XNtalandroveyNtambahy XNtebefeno XNteza XMarovato XNtemokofo XTanjekeTeranoTangnogneFaux CapMahafalyVezoBestileoMerinaChinois
Sud ouest nordXX XautochtonesXXX X XAntandroyX XmigrantsX XX XXXXX X XXEthniiegsrantesXipmarmmainXXXXduvre etXdéportation
4. Les activités économiquesLa majorité de la population d'Ambondro est composée dimmigrants. Cela engendre desactivités économiques pluridisciplinaires groupées en quatre catégories:-Artisanales: charrons, forgerons, menuisiers, bijoutiers, tisserandes-Commerciales: vente deau, vente de PPN et épiciers, gargotes-Commerciales liées à lélevage : maquignons, bouchers, volailles-Agricoles: maraîchèresLescharrons sont nombreux à Ambondro (une trentaine en tout), répartis dans tous lesquartiers. Cette activité connaît un fort développement, mais pourrait se heurter à unproblème de saturation du marché.Les activités deforge sont essentiellement orientées à la confection des pièces liées à lafabrication des charrettes (bandages, essieux, boîtier des roues), et occasionnellement lafabrication doutils agricoles selon la demande des clients. Les forgerons se heurtent àl'insuffisance de moyens financiers pour disposer des matières premières.On peut trouver desmenuisiers qualifiés à Ambondro, mais les qualités et quantités desproduits sont limités par l'insuffisance des moyens de production.Lactivité desbijoutiers est freinée par le pouvoir d'achat très faible des acheteurs, lestouristes sont le seul côté pour écouler les produits avec des prix intéressants.Le développement dutissageest freiné par l'insuffisance des matières premières. Lesproduits sont écoulés sur le marché local, mais la production reste toujours inférieure àla demande.
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Lavente deau est localisée dans les quartier dAmbinoa et Nagnera.Lapprovisionnement en eau par lAES est insuffisant, et la vente de leau des puisardsconstitue une activité importante à Ambondro. Un seau de 15 18 litres coûte 1 500fmg, labreuvement dun troupeau de 30 zébus pendant un mois coûte un torillon.Lesépis bars et les gargotes sont des activités commerciales stables, localisées pour laplupart dans les quartiers du centre, à proximité du marché. Les gargotes se heurtent àl'insuffisance de fonds de roulement : à la veille du jour de marché, ils sont obligés des'endetter auprès des épiciers pour avoir les ingrédients qu'on peut utiliser. Le point fortdes épis bars est la vente de boissons alcooliques, la vente des autres articles étant se-condaire.Les autres activités commerciales sont souvent de nature occasionnelle. Par exemple, onappellePPNles épiciers informels, qui pratiquent des activités de revente et réagissenttrès vite en fonction de la demande. S'il existe une pénurie de pétrole lampant, ils sonttous des revendeurs de pétrole. Si la demande en maïs sur le marché augmente, ils sonttous des collecteurs de maïs. Ces groupes des personnes sont difficiles à gérer mêmepour les percepteurs de tickets de marché.
Lesmaquignonssont particulièrement actifs en période de récolte, au moment où lesagriculteurs cherchent à placer leur liquidité en zébus.Les bouchers travaillent le jourdu marché hebdomadaire.Lemaraîchage est la seule activité génératrice de revenu liée à l'agriculture, centraliséedans le sous-quartier d'Ambinoa, à proximité des points deau (une vingtaine de maraî-chères). Les techniques sont « traditionnelles », et sont susceptibles dêtre améliorées.
Le tableau suivant recense les principales activités économiques par sous-quartier :Ambinoa NTBiemraagkentaatestagneras ovendeur d'eau 20 30 3maraîchères 20charrons 5 4 1 4forgeron 9menuisiermaçon 4bijoutier 1 5tisserand 2 1fileuse 1gargotes 4 4épi bar 1 1PPN 5 2épicier 4maquignon 5 1boucher 2 4spéc volaillecomm ufsfonctionnaires 6 3TOTAL 68 50 10 24
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Sud5562521448
ouest nord110 21 111 191 14 611138 13
total532131974631262418168519251
5. L organisation administrative et sociale dans un sous-quartierA l'intérieur des sous-quartiers les gens s'installent en enclos par lignage ou par groupeethnique pour les immigrants.A chaque lignage du sous-quartier correspond unchef de lignage, en même temps déci-deur. C'est le garant des us et coutumes, les descendants lui ont donné obéissance et res-pect. Les ethnies immigrantes ont aussi leursnotablesdécideurs respectés.Parallèlement, unchef de village administratif (selon la constitution élue par suffrage)est nommé par le chef quartier (pour éviter le vide de pouvoir pendant la crise de 2002)pour assurer l'administration au sein du sous-quartier. Ces chefs de villages, qui de-vraient être élus selon la constitution, ont été nommés par le chef de quartier, représen-tant de lEtat nommé au niveau du quartier. Le chef de village est chargé de tenir un re-gistre des habitants du sous-quartier.Dans chaque sous-quartier, leschefs de lignages et les notables et lechef de villagetravaillent en collaboration pour mettre en uvre des activités économiques et sociales,aussi que pour résoudre des problèmes.Le tableau suivant donne les noms des principaux chefs de lignages et chefs de villagespar sous-quartier, en indiquant les qualités dorateur ou de décideur des uns et des autres.Le tableau mentionne également les « troubleurs » réputés des sous-quartiers. Chef Lignage Chef village Orateur Décideur TroubleurAmbinoa Fanampy Lakambelo Remanendre Remanendre SambimanaSambimana Joseph JosephRevihinyNagnera Jiromana Mahafake Jiromana JiromanaVomihare Firavoa Firavoa VomihareRefolia FiravoaBeraketa Soja Tsisoraty Mosa III Soja Tsisoraty Soja TsisoratyManaky FiliantsoaMosa IIISud Robena Fanomeza Fanomeza Damivelo DamiveloDamivelo R Victor R Douglas R DouglasFagnrena NicephorOuest Manaky Reviagna Relignisa Damy DamyRelignisa Vontsarotse Mahalova Miankery MiankeryAlimana Bernard Mosa Joseph Mosa JosephKoto Jean Mahatoky Tatanambinina TatanambininaMahatoky MahatokyEst Manisiky Batike Vontana Manisiky Manisiky RodolphinRevolo Voriandro Vorisoa S Marcel VoriandroS MarcelNord Herentao Vorisoa Marovala J DD Marovala J DD Marovala JDD Noëlson MakaMahazato Rambo Andréas MbolakelyLakimana RalaivaoFamere
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6. La « cohésion sociale » dans un sous-quartierNous avons vu précédemment que plusieurs lignages cohabitent dans un sous-quartier.De manière générale, il est remarqué qu'ils sont en bonne attente, sans conflit inter-clanique ou inter-lignager.Il peut arriver que des personnes enregistrées administrativement dans un sous-quartierdécident de s'installer dans un autre sous-quartier pour des raison d'ordre économique ouautre. Tout en restant inscrits administrativement dans leur sous-quartier d'origine, cesgens continuent à participer avec dynamisme aux événements traditionnels et aux activi-tés communautaires dans leur sous-quartier d'origine. Ces phénomènes ne sont pasconditionnés par une quelconque obligation de la part de leur chef de lignage, mais sontdus au fort respect de la valeur de leur lignage et de la considération de leur clan.En cas d'un acte contraire à l'ordre public,les chefs des différents lignages et ethniescollaborent avec le chef de village pour résoudre les problèmes. Ceci débouche surlapplication du "dina" en vigueur.Deux exemples confirmentlimportance de la cohésion sociale intra-clan, et le rôledes chefs de lignage pour résoudre des conflits ou des litiges :-à Ambinoa, un « crédit de semence » a été est octroyé par un projet auprès d'unnotable agriculteur. Pour assurer le remboursement, ce notable a distribué cettesemence au sein de ses lignages. Le recouvrement a été effectué à 100%-à Nagnera, un « crédit en matière première » a été octroyé à un groupe de for-gerons créé par un projet au sein du sous-quartier. Lors du remboursement, unepartie du groupe d'artisans refusa de rembourser, car il existait un conflit li-gnagère au sein du groupe. Pour résoudre ce problème, les notables du quartiers'organisèrent pour rembourser le prêt. Les « malfaiteurs » ont été punis par leDINA du quartier (une amende de un zébu plus une somme de 5000 Fmg) etont été écartés par la société jusqu'au remboursement du prêt
IV. RECOMMANDATIONS SUR LE DISPOSITIF DE PETIT CREDIT URBAIN
1. Le problème poséLe dispositif de PCU à tester à Ambondro doit permettre de:-garantir un bon recouvrement des prêts-assurer un accès au crédit à lensemble de la population- être applicable à dautres centres urbains de la région