Editorial : Apprendre à écrire
L’idée selon laquelle l’objectif de maîtrise de la langue française doit être
placé au centre des programmes et des ambitions scolaires ne prête guère à
discussion. On peut diverger sur la méthode, sur la place qu’il convient de
réserver aux autres apprentissages, scientifiques, techniques, artistiques ou
sportifs. Mais on ne voit pas au nom de quelle raison supérieure, la priorité de
la langue, écrite et orale, pourrait être remise en cause. S’il s’avère que cet objectif est
aujourd’hui insuffisamment atteint, constat sur lequel il semble également qu’un consensus se
dégage, la question se pose alors de ce qu’il conviendra de faire pour que les choses
s’améliorent. La solution pédagogique qui semble retenir la faveur des dirigeants actuels
repose sur l’enseignement explicite, le renforcement de la dictée, des leçons de grammaire et
des « exercices d’admiration littéraire ». Ensuite, seulement ensuite et seulement pour les
élèves en difficulté, des travaux en petits groupes sont prévus où l’on peut imaginer que des
pédagogies plus actives seront pratiquées.
Avant de s’en remettre aux spécialistes de la didactique du français, le simple bon sens suffit
peut-être à accepter l’idée que pour maîtriser la langue écrite, il soit nécessaire d’écrire :
comme on apprend à forger en forgeant, à skier en skiant, à parler en parlant, on apprend à
écrire en écrivant. Or, depuis quelques années, les pratiques d’écriture ont été ...
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