Plutarque traduction Ricard1. Il ne faut pas s'étonner sans doute que, parmi ces vicissitudes continuelles que la fortune présente dans une suite infinie de siècles,le hasard amène souvent des accidents semblables. Ou le nombre des événements qui doivent avoir lieu n'est pas fixé, et alors lafortune a, dans une matière prodigieusement féconde, une source intarissable d'effets qui se ressemblent ; ou ce nombre estdéterminé : et dans cette supposition, ces effets doivent se répéter souvent, puisqu'ils sont amenés par les mêmes causes. Il est despersonnes qui aiment à recueillir ce qu'elles ont vu ou entendu dire de ces aventures pareilles qui, produites par la fortune, semblent,par leur conformité, être l'ouvrage de la raison et de la prévoyance. Ainsi l'on raconte que les deux Attys, personnages d'unenaissance illustre, l'un né en Syrie et l'autre en Arcadie, furent tués tous deux par un sanglier ; que des deux Actéons, l'un fut déchirépar ses chiens, et l'autre par des hommes dont il était aimé ; des deux Scipions, le premier vainquit les Carthaginois, et le second lesdétruisit pour toujours ; Ilium fut pris une première fois par Hercule, pour punir Laomédon du refus qu'il faisait de lui donner deschevaux qu'il lui avait promis ; la seconde fois par Agamemnon, à la faveur d'un cheval de bois, et la troisième, par Charidème,lorsqu'un cheval s'étant abattu sous la porte de la ville, les Troyens n'eurent pas le temps de la fermer ; enfin, de deux villes qui ...
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