Lord PalmerstonFulgence GirardLe Monde illustré, n°6, 23/05/1857Lord PalmerstonQue n’a-t-on pas dit, que n’a-t-on pas écrit sur lord Palmerston ? Il est cependant undes aspects de cette intéressante individualité que la critique semble avoir laissédans l’ombre : on a loué, on a blâmé l’homme d’État, on a discuté l’orateur ; cequ’on a oublié dans lui, c’est le gentleman. C’est pourtant dans les qualités et lesdéfauts, rayonnant de ce mot, que cette individualité se révèle toujours la même.Les contrastes des faits s’effacent dans l’unité des sentiments. Ce qu’on le voitapparaître dans l’ardente spontanéité du premier âge, alors que par les qualitésprestigieuses d’une nature d’élite, fier gentilhomme s’enorgueillissant d’une originehonorable, sinon glorieuse, élégant cavalier, esprit souple et brillant, il débute enlion sur le turf, en dandy dans les salons, on le retrouve à l’apogée de sa carrière,sous les cheveux blancs de sa vigoureuse et verte vieillesse. C’est toujours lamême nature fière et bienveillante qui se cabre sous un regard, ou se calme, sousun sourire. C’est ce caractère superbe et courtois qui établit la constance etconstitue l’harmonie de cette vie ondoyante et diverse. Aussi, disons-le, c’est là sonprincipal et son vrai côté, celui d’où part la lumière qui peut seule éclairer lesautres ; c’est aussi celui que nous voulons choisir. Sauf l’époque, sauf aussi lemilieu, il y a quelque chose de notre duc de Richelieu dans ce right honorable ...
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