Apprendre à vivre avec le numérique
Ces derniers mois, l’attention du monde du livre français s’est focalisée sur les projets de
numérisation du savoir, et tout particulièrement sur la guerre que se livre Microsoft, Google et
l’Union Européenne à propos des bibliothèques virtuelles. C’était prévisible : chacune de ces
firmes américaines se livre une guerre par communiqués de presse interposés, repris par la presse
internationale ou française de manière assez fidèle, dont la seule vertu est de donner un impact
important à certains projets, dont aucun pour l’instant ne dépasse le stade de la version de test.
Mais le plus important figure-t-il dans tout cela, lorsqu’il s’agit de parler de la relation ambiguë et
toujours plus étroite entre la chose imprimée et le numérique ? Dans cet amas de données
collectées et aussitôt répercutées, sans recul, sans travail critique ? Comme la science nous l’a
toujours appris, les révolutions arrivent à pas feutrés, il faut être prudent, savoir prendre de la
distance, interroger les sources pour déterminer ce qui est important, ce qui l’est moins. Et la mise
en place de vastes bibliothèques numériques et d’entreprises « à large spectre » de numérisation
des savoirs n’est pas très important. C’est un processus déjà en cours depuis longtemps, et le
projet Gutemberg, fondé en 1971 pour donner accès aux livres tombés dans le domaine public,
propose déjà 16 000 titres au téléchargement.
Les vraies mutations concernant le ...
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