Rapport d'information déposé par la Commission de la production et des échanges sur l'évaluation de l'application de la loi n° 99-245 du 30 mars 1999 relative à la responsabilité en matière de dommages consécutifs à l'exploitation minière et à la prévention des risques miniers après la fin de l'exploitation

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Le rapport présente le bilan de l'application de la loi sur la gestion de l'après-mine, devant assurer aux victimes des dégâts miniers une indemnisation équitable, faisant appel dans certains cas à la solidarité nationale, tout en renforçant la responsabilité de l'exploitant dans la mise en oeuvre de dispositifs de prévention et de surveillance des risques résiduels. Il remarque que les décrets d'application de la loi ne sont pas publiés, ou le sont tardivement, que l'indemnisation des victimes ne se fait pas toujours bien, que le développement local est gelé. Il expose trente propositions pour guider l'administration dans l'application de la loi après-mine.
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01 février 2002

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Français

  
 
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 ______  
ASSEMBLÉE NATIONAL E CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958  O N Z I È M E L É G I S L A T U R E
 Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 20 février 2002        R A P P O R T D ’ I N F O R M A T I O N   DÉPOSÉ  en application de l’article 145 du Règlement   PAR LA COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES(1)   sur l’loi n° 99-245 du 30 mars 1999évaluation de l’application de la relative à la responsabilitéen matière deà l’exploitation minière et à ladommages consécutifs prévention des risques miniers après la fin de l’exploitation,  
  
 ET PRÉSENTÉ PAR M. JEAN-YVES LE DÉAUT,  
Député.      (1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.  Mines et carrières.
 
LaCommission de la production et des échanges est M. composée de : André Lajoinie,président ; M. Jean-Paul Charié, M. Jean-Pierre Defontaine, M. Pierre Ducout, M. Jean Proriol,vice-présidents ; M. Christian Jacob, M. Pierre Micaux, M. Daniel Paul, M. Patrick Rimbert,secrétaires ; M. Jean-Pierre Abelin, M. Yvon Abiven, M. Jean-Claude Abrioux, M. Stéphane Alaize, M. Damien Alary, M. François Asensi, M. Jean-Marie Aubron, M. Pierre Aubry, M. Jean Auclair, M. Jean-Pierre Balduyck, M. Jacques Bascou, Mme Sylvia Bassot, M. Christian Bataille, M. Jean Besson, M. Gilbert Biessy, M. Claude Billard, M. Claude Birraux, M. Jean-Marie Bockel, M. Jean-Claude Bois , M. Daniel Boisserie, M. Maxime Bono, M. Franck Borotra, M. Christian Bourquin, M. Patrick Braouezec, M. François Brottes, M. Vincent Burroni, M. Alain Cacheux, M. Jean-Paul Chanteguet, M. Jean Charroppin, M. Philippe Chaulet, M. Jean-Claude Chazal, M. Daniel Chevallier, M. Gilles Cocquempot, M. Pierre Cohen, M. Alain Cousin, M. Yves Coussain , M. Jean-Michel Couve, M. Jean-Claude Daniel, M. Marc-Philippe Daubresse, M. Philippe Decaudin, Mme Monique Denise, M. Léonce Deprez, M. Jacques Desallangre, M. François Dosé, M. Marc Dumoulin, M. Dominique Dupilet, M. Philippe Duron, M. Alain Fabre-Pujol, M. Albert Facon, M. Alain Ferry, M. Jean-Jacques Filleul, M. Jacques Fleury , M. Nicolas Forissier, M. Jean-Louis Fousseret, M. Roland Francisci, M. Claude Gaillard, M. Robert Galley, M. Claude Gatignol, M. Germain Gengenwin, M. André Godin, M. Alain Gouriou, M. Hubert Grimault, M. Lucien Guichon, M. Gérard Hamel, M. Patrick Herr, M. Francis Hillmeyer, M. Claude Hoarau, M. Robert Honde, M. Claude Jacquot, Mme Janine Jambu, M. Aimé Kergueris , M. Jean Launay, Mme Jacqueline Lazard, M. Thierry Lazaro, M. Jean-Yves Le Déaut, M. Patrick Lemasle, M. Jean-Claude Lemoine, M. Jacques Le Nay, M. Jean-Claude Lenoir, M. Arnaud Lepercq, M. René Leroux, M. Jean-Claude Leroy, M. Roger Lestas , M. Félix Leyzour, M. Guy Malandain, M. Jean-Michel Marchand, M. Didier Marie, M. Alain Marleix, M. Daniel Marsin, M. Philippe Martin, M. Jacques Masdeu-Arus, M. Roger Meï, M. Roland Metzinger, M. Yvon Montané, M. Gabriel Montcharmont, M. Jean-Marie Morisset, M. Bernard Nayral, M. Jean-Marc Nudant, M. Jean-Paul Nunzi, M. Patrick Ollier, M. Joseph Parrenin , M. Paul Patriarche, M. Germinal Peiro, M. Jacques Pélissard , M. Jean-Pierre Pernot, Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont, Mme Geneviève Perrin-Gaillard, M. François Perrot, Mme Annette Peulvast-Bergeal, M. Serge Poignant, M. Bernard Pons, Mme Marcelle Ramonet, M. Jacques Rebillard, M. Jean-Luc Reitzer, M. Gérard Revol, Mme Marie-Line Reynaud, M. Jean Rigaud, M. Jean-Claude Robert, M. Joseph Rossignol, M. Joël Sarlot, Mme Odile Saugues , M. François Sauvadet, M. Jean-Claude Thomas, M. Léon Vachet, M. Daniel Vachez, M. François Vannson, M. Michel Vergnier, M. Gérard Voisin, M. Roland Vuillaume.
   
 
 
— 5 —       S O M M A I R E
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Pages 
INTRODUCTION................................................................................................................................ 7 I.— DES PROCÉDURES D’INDEMNISATION CONTESTABLES CAR NON CONFORMES A L’ESPRIT DE LA LOI « APRÈS-MINE »..21............................................. 
1. Les améliorations apportées par la loi du 30 mars 1999.......................12.......... a) Rappel du dispositif antérieur : la non-indemnisation en cas de clause minière valide et l'absence de garantie de l’Etat21................................................ 
b) Les avancées de la loi du 30 mars 1999 : l’intervention de la solidarité nationale et le vote du principe d'indemnisation de tous les sinistrés.............12 
2. L’application de la loi «après-mine » : un détournement de la volonté du législateur................ 14..................................................................................................
a) L’exploitant se défausse de ses responsabilités et l’Etat, juge et partie, recourt à une pro cédure d’expropriation douloureusement ressentie par les populations tandis que les dégâts liés à l’ennoyage ne sont pas tous indemnisés..................................41................................................................................ 
b) Une indemnisation par l’Etat non conforme à l’esprit de la loi après-mine : l’Etat ne montre pas l'exemple................................................................7...1 II.— DES PROCÉDURES DE FIN D’EXPLOITATION MAL MAITRISEES..........................2.2.. 1. Une gestion technique de l’après -mine encore imparfaite..........22.................... a) La nécessité d’assurer l’effectivité de la police des mines........22.......................... 
b) L’ennoyage, à étudier sans précipitation.....................................................3.2......... 
2. Une Agence de prévention et de surveillance des risques miniers qui se fait attendre................................................................0...3............................................ a) Un instrument essentiel pour assurer la mémoire de l’après-mine......3.0............ 
b) Un acteur incontournable pour élaborer les plans de prévention des risques miniers..................................................................31......................................... 
3. Des plans de prévention des risques miniers qui tardent à être mis en œuvre................................ 13............................................................................................... a) Des communes menacées d'asphyxie par un gel de l'urbanisme................31........ 
b) L’élaboration laborieuse des plans de prévention des risques miniers............37 
 TRENTE PROPOSITIONS POUR MIEUX APPLIQUER LA LOI « APRÈS-MINE »7 .4...................... EXAMEN EN COMMISSION.........................................................................................................51 
LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES............................ 55.................................................  
 
 
 
 
 
   
 
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MESDAMES, MESSIEURS,  
L’arrêt de l’exploitation des mines a entraîné de véritables bouleversements dans la vie des régions concernées, tant sur un plan économique que social. Mais l’impact de l’arrêt des travaux ne se limite malheureusement pas à ces aspects. L’activité minière, lorsqu’elle arrive à son terme, s’accompagne également de risques résiduels (impacts sur la stabilité des terrains et sur la qualité de l’eau) dont le code minier a longtemps méconnu l’existence.
Des régions entières sont ainsi concernées : en Lorraine, c’est le cas du bassin ferrifère, mais également des bassins houiller, potassique et salifère. Les problèmes sont également d’ampleur régionale dans le Nord-Pas-de-Calais, en Alsace, en Bourgogne, dans la région Midi-Pyrénées ou encore dans le bassin de Provence.
Ce n’est que récemment que l’on a pris conscience de l’existence des risques miniers et que la nécessité de les prendre en compte dans la loi est apparue. Pour cela, il aura fallu que se déclenchent des sinistres parfois spectaculaires dans le bassin ferrifère sud lorrain.
En juillet 1993, l’exploitation de la mine de Moyeuvre-Grande-Roncourt, propriété de la société Lormines (groupe Usinor) était arrêtée. L’exploitation des couches de minerai de fer ayant complètement détruit le réseau hydrographique souterrain, l’extraction du minerai n'était désormais possible qu’en pompant l’eau (eau d’exhaure) du fond de la mine. La décision d’ennoyage n’a alors pas fait l’objet d’une véritable étude d’impact. Les autorités administratives ont autorisé des abandons de concessions sans exiger en contrepartie les travaux appropriés de « remise en état » du sous-sol.0
En mars 1995, le pompage des eaux d’exhaures était définitivement abandonné et le bassin sud commençait à être ennoyé. Peu de temps après, le 14 octobre et le 18 novembre 1996, le sol s’effondrait à Auboué et 160 maisons étaient évacuées. En mars 1997, des effondrements similaires survenaient à Moutiers, laissant plus de 200 familles sinistrées. Depuis 1997, des dégâts ont continué à se produire à Roncourt et Montois-la-Montagne. Un quartier entier de
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Moyeuvre-Grande a été inondé en août 1998 par des résurgences d’eau nécessitant le creusement de huit puits pour captage et d’une galerie d’exhaure ; puis, en novembre 1998, 63 familles ont été évacuées du quartier Curel de Moyeuvre-Grande, car il y avait risque de fontis (à savoir un affaissement soudain). Soulignons que dans cette zone, le minerai était exploité à moins de vingt mètres de profondeur. En raison des risques d’effondrements brutaux pesant sur la sécurité des personnes, l’Etat a été conduit à exproprier les habitants.
Mais les dégâts miniers ne surviennent pas seulement à l’abandon des mines. Ainsi, des affaissements sont constatés dans le bassin charbonnier en raison de l’exploitation par foudroyage. Ces effondrements lents, puisque le bassin charbonnier est exploité à des profondeurs dépassant 1000 mètres, peuvent alors toucher des zones d’habitation. Des secousses sismiques récurrentes ont par exemple conduit à un affaissement du village de Rosbruck de plus de 13 mètres.
Le problème des dégâts liés à l’après-mine est d’autant plus délicat que l’arrêt des exploitations se conjugue avec l’abandon des concessions et à terme la disparition des exploitants. Celle-ci a pour conséquence une perte de connaissance relative aux sites miniers qui rend d’autant plus ardues l’identification et l’évaluation des risques résiduels. Or, les populations sinistrées restent, elles, en place et attendent d’être équitablement indemnisées de leur préjudice.
Quant aux collectivités locales, elles ont déjà à faire face à une situation économique difficile. Elles doivent en outre mener une politique pour faire face à la baisse de leurs ressources fiscales due notamment au départ des usines et des populations, au gel des constructions neuves et même aux contraintes pesant sur les améliorations du patrimoine bâti, à l’aide aux victimes de sinistres miniers, à la réfection des voiries ou encore à celle de bâtiments communaux.
Des avancées législatives reconnues par tous   
Le législateur n’est pas resté inactif face à ces problèmes. Si le code minier a longtemps été conçu comme devant accompagner l’essor de l’exploitation des mines, un premier pas a été fait dans la reconnaissance des séquelles liées à l’activité minière, par l’adoption de la loi n° 94-588 du 15 juillet 1994 modifiant certaines dispositions du code minier. Grâce aux amendements de votre rapporteur et de MM. Kucheida et Vernier, cette loi a notamment limité aux seules clauses conclues avant son entrée en vigueur la validité des clauses dites «minières » introduites dans les contrats de vente d’immeubles par l’exploitant pour s’exonérer de sa responsabilité en cas de dégât lié à son activité. Elle a également prévu qu’en cas de disparition ou de défaillance de l’exploitant, la responsabilité de ce dernier était transférée à l’Etat.
Ces dispositions se sont toutefois révélées insuffisantes pour traiter l’ensemble de la question de « l’après-mine » car elle ne prévoyait pas de dispositif d’indemnisation. Cela est notamment apparu lors des affaissements d’Auboué et Moutiers, consécutifs à l’ennoyage du bassin ferrifère sud lorrain. Il convenait donc d’indemniser les sinistrés, que ceux-ci soient ou non liés par une clause minière. Il
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