Les Côtes de Bretagne : II La Baie de Saint-BrieucNous avons entrepris de décrire les côtes de cette sirTe de la Manche qui s’enfonce, du cap déjà Hague aux Héaux de Bréhat, entrela Normandie et la Bretagne et voit surgir du sein de ses eaux les îles de Jersey, de Guernesey et d’Aurigny. On a déjà visité avecnous la haie du Mont-Saint-Michel et l’établissement maritime de Saint-Malo ; nous voudrions reprendre aujourd’hui la course quenous avons interrompue au cap Fréhel. Il nous reste, pour la terminer, à parcourir la baie de Saint-Brieuc. Aucune opulente citén’attire la navigation sur ses rives, et les hydrographes étrangers ne la citent guère que pour recommander de l’éviter. On y rencontrepeu de ces sites qui élèvent l’ame par la grandeur du spectacle ou par celle des souvenirs. Les ports d’Erquy, de Dahouet, du Légué,de Binic, de Portrieux, de Paimpol, de Lézardrieux, de Pontrieux et de l’île Bréhat s’ouvrent modestement le long de la côte, et leursnoms n’éveillent guère la curiosité. L’exploration de ces parages n’est cependant pas dépourvue d’intérêt. La vie maritime anime deses émotions les plus vives les humbles demeures qui bordent la baie, et celles-ci n’abritent pas de laboureur qui ne soit ou n’ait étématelot : la simplicité patriarcale des familles, la paix qui règne dans ces campagnes reposent l’ame des envieuses et cupidesagitations de nos villes. Si, après avoir observé dans leurs détails les résultats obtenus ici par la persévérance, ...
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