Les côtes de Normandie, les falaises.De Tempé le vallon un jour sera montagne,Et le sommet du Pinde une plane campagne ;L’Océan quelque jour de blé sera couvert :La matière demeure et la forme se perd.RONSARD.Au mois de décembre 1844, la Revue a conduit ses lecteurs des deux côtés du Pas-de-Calais, et, après leur avoir fait visiterDouvres et Folkstone, elle les a principalement arrêtés à Calais, à Boulogne et à Étaples. Elle leur propose aujourd’hui de continuerle voyage sur les côtes de Normandie ; mais, pour ne pas laisser de lacune dans cette exploration, il faut entrer dans la baie de laSomme et rechercher quelle influence ont exercée sur le bassin de cette rivière les grands travaux de navigation dont l’ont doté lesquarante dernières années. Cette excursion est d’ailleurs nécessaire pour saisir les rapports géologiques qui rattachent la formationdes terres d’alluvion de la basse Somme à la dégradation de la région des falaises, et pour considérer dans son ensemble lanavigation de la Manche. Si le caprice de la politique des temps passés et les convenances administratives du nôtre ont établi le longde la petite rivière de Bresle une ligne idéale de démarcation, le navigateur qui entre au Tréport ne sait guère que, des deux quaisentre lesquels il s’arrête, l’un est picard et l’autre normand ; de la mer, il observe la configuration de la côte, la direction des courans,et n’est frappé que de leur homogénéité ; il comprend donc sous le nom de falaises de ...
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