Quels souvenirs gardez-vous de votre Tour de France 2012 ? Vous êtes-vous surpris ? Il était exceptionnel. Jamais je n'aurais imaginé que je finirais 5ème. Si vous m'aviez dit cela au départ, je vous aurais pris pour un fou. Ce résultat m'a ouvert des portes et m'a permis de réaliser que je pourrais finir encore plus haut dans deux ou trois ans. Sincèrement, en regardant en arrière, je me suis surpris. Mais durant le Tour, vous êtes sur votre vélo à faire votre job, vous n'avez pas trop l'occasion de penser à ce que les médias disent sur votre compte ou ce que le public pense. C'est comme n'importe quelle course : vous essayez juste de faire votre job en tentant de garder contact avec la roue devant vous.
Que s'est-il passé entre le Tour 2011 et le Tour 2012 ? Avez-vous franchi un palier ? Je l'ignore. La différence tient à la nature de mon rôle et l'équipe dans laquelle je me trouvais. Chez HTC-Highroad, nous étions toujours en train de travailler pour Mark Cavendish. Chez BMC, j'ai bossé pour aider Cadel. Si tu es capable de rester avec ton leader lors des étapes de montagne, logiquement, tu monteras au classement général.
L'année prochaine, c'est tout pour le Tour ? Je vais continuer à essayer de progresser sur les courses par étapes d'une semaine, comme cette année. Après, il est trop tôt pour échafauder des plans pour la saison prochaine. J'ai encore beaucoup de courses cette année. Mais il est clair que chez BMC, le Tour est toujours un objectif majeur. Donc peu importe mon rôle, je ferai mon job à 100%.
Vous sentez-vous capable de devenir un leader ? L'équipe et l'ensemble du staff ont placé beaucoup d'espoirs en moi. Je travaille bien avec tous les coureurs de l'équipe. Il règne une excellente atmosphère entre nous. Donc nous avons le potentiel pour faire quelque chose de grand, peu importe que ce soit Cadel, moi ou quelqu'un d'autre. Chez BMC, le travail d'équipe est tout simplement incroyable.
Vous avez terminé le Tour devant Cadel Evans, votre leader, au général. Ce résultat peut-il changer la hiérarchie au sein de l'équipe ? Cadel est encore le leader de l'équipe. Il a sans aucun doute le potentiel pour gagner à nouveau le Tour. Il a eu beaucoup de choses à 14 - Le Sport Vélo n°19 - Septembre 2012 gérer depuis sa victoire en 2011. Une fois que vous gagnez, vous avez beaucoup d'obligations, sans même mentionner le fait qu'il soit devenu père. Il a le talent pour remonter sur la plus haute marche du podium et il sera de retour l'an prochain pour gagner.
Frankie Andreu, directeur sportif de l'équipe continentale Kenda/5-Hour Energy et reporter sur le Tour pour Bicycling.com, a affirmé que vous étiez en mesure de gagner le Tour sous deux ou trois ans. Etes-vous d'accord avec lui ? C'est certainement possible, mais il ne va pas m'être donné. L'équipe me fait énormément confiance, notamment grâce à ce que j'ai réalisé cette année, mais il y a encore quelques niveaux à franchir avant que je ne me monte sur la plus haute marche du podium.