Quel bilan faîtes-vous de votre première saison à Toulon ? Je suis globalement satisfait. Au sein du club, j'ai rencontré des gens qui m'ont beaucoup aidé pour que je m'intègre au mieux et le plus vite possible surtout. Niveau rugby, le bilan est mitigé. Je sais que je peux faire mieux. Mais je me dis aussi que je reviens de très loin. J'ai repris goût à jouer au rugby et ça c'est déjà très important. Je peux mieux faire et je vais essayer de le faire cette saison. Il faut que l'on efface nos deux échecs en finale.
Sur quoi se sont jouées ces finales selon vous ? Il nous a manqué le petit coup de pouce que nous avions eu en quarts et en demi-finales, ce petit coup de chance qui fait basculer la balance du bon côté. Cela nous avait réussi avant, pas en finale, c'est dommage car on ne retient que les noms des vainqueurs. J'ai hâte d'être au début de la saison pour revenir au Stade de France. Mais nous pouvons être fiers de nous. En début de saison, on ne donnait pas très cher de nous en disant qu'il y avait certes des noms, mais pas d'équipe. Nous avons fait taire beaucoup de personnes. On est une bande de copains. C'est dommage que l'on n'ait pas gagné un titre, on l'aurait mérité. Mais je ne me fais pas trop de soucis pour l'avenir.
Les gens attendent beaucoup de vous. En avez-vous conscience ? Cela vous met-il la pression ? Je suis évidemment conscient que l'on attend beaucoup de moi, tout comme je suis conscient que je peux faire mieux. Mais le plus important, c'est que j'ai retrouvé un bon état d'esprit, l'envie de me faire mal, de me dépasser. Je voulais retrouver un mental de compétiteur, j'y suis parvenu maintenant, il faut avoir des titres avec le club pour nous, mais aussi nos supporteurs qui sont au top.
On parle beaucoup de Toulon. Cela vous perturbe-t-il, vous les joueurs ? Non, je dirai même que cela nous a plutôt resserrés. Le président puis Bernard (Laporte) ont été suspendus, on a fait le dos rond et on s'en est finalement bien sortis. Quand tout cela est arrivé, on s'est dit que les choses nous appartenaient et qu'il fallait nous prendre en main. On est des grands garçons. Bernard Laporte nous donnait des consignes avant le match, charge à nous de les appliquer après sur le terrain. Le RCT est certes atypique, mais je peux vous assurer que les gens ont souvent une fausse image du club.
"L'équipe de France ? Je l'ai dans un coin de ma tête. Il ne faut pas brûler les étapes et s'éparpiller. Si je suis rappelé, tant mieux. Si ce n'est pas le cas, je continuerai à bosser"
Quelle est la véritable image du club alors ? C'est un club où on travaille bien. A partir du moment où on fait notre job on est tranquille. On a l'image d'un club de mercenaires, mais ce n'est pas du tout le cas. Le recrutement est très bien ciblé, il n'est pas fait au hasard pour empiler les stars comme on peut le lire souvent au sujet de Toulon. Je peux vous dire qu'à l'entraînement il n'y a pas de stars, juste des gars qui s'entendent bien, qui se défoncent les uns pour les autres.
Toulon vise forcément le titre cette saison ? Oui. L'objectif sera de faire mieux que l'année précédente et comme on a été finalistes, on va maintenant tout faire pour être champions. On a les moyens pour, les joueurs aussi donc on va tout faire pour faire de nouveau vibrer la Rade, mais en ramenant le Bouclier cette fois-ci.
Vu le recrutement effectué le club est obligé de remporter un titre cette saison. Ressentezvous de la pression par rapport à ça ?