Comment êtes-vous devenu un joueur de rugby à 7 ? J'ai eu une première expérience en 2006 avec l'équipe de France pour deux tournois IRB, à Paris et Londres. C'était une première expérience, très enrichissante, et quand Jean-Claude Skrela m'a contacté au mois de mars pour intégrer l'équipe de France de rugby à VII, j'ai eu un moment de réflexion parce que je n'avais pas forcément envisagé de prendre cette direction. Et le fait qu'il me rappelle m'a fait réfléchir et peser le pour et le contre. Il y avait beaucoup de pour et peu de contres.
Du coup, j'avais envie d'une aventure comme celle-là.
Justement, quels étaient ces pour et ces contre ? Le contre, c'était quitter le circuit Top 14 à XV, et le pour c'était beaucoup d'objectifs à court, moyen et long terme, avec un mode de préparation différent, une pression totalement différente, avec énormément de plaisir à prendre et la chance de faire le tour du monde et de se frotter aux meilleurs mondiaux toute l'année. C'est quelque chose de très enrichissant. C'est un rugby un peu différent, mais parmi les pour c'était vraiment un élément important, avec également la notion de plaisir et d'objectifs.
"N'importe qui rêve des Jeux Olympiques"
Qu'est-ce qui vous plait dans le jeu à 7 et qui ne vous plaisait peut-être plus dans le jeu à XV ? Le fait de toucher plus de ballons, d'avoir plus d'espaces, et justement d'apprendre à gérer ces ballons et ces espaces qui sont plus nombreux qu'à XV. Et il y a un état d'esprit un petit peu différent dans le 7, avec moins de pression, et c'est important dans la préparation d'un match.
Vous avez été champion de France avec l'USAP en 2009, pas trop bizarre de redevenir un débutant ? Non, au contraire, c'est un challenge. J'arrive dans un milieu où je suis novice, presque anonyme et charge à moi de me faire un nom. Il y a d'autres joueurs qui ont montré la voie et qui m'ont aussi donné envie de rejoindre ce groupe. Je pense à des joueurs comme Vincent Deniau ou Jean-Baptiste Gobelet, qui sortent aussi de gros clubs à quinze et qui ont tenté aussi l'aventure. J'ai parlé un peu avec eux avant de m'engager et ils m'ont conforté dans mon choix.
La possibilité de participer aux Jeux Olympiques, à Rio en 2016, a joué dans votre réflexion également ? Bien sûr. Quand je parle d'objectifs à court, moyen et long terme, je pense à la qualif' pour le Mondial 2013, c'est le premier objectif qui a été atteint, ensuite à moyen terme il y a cette Coupe du Monde 2013, derrière il y a la qualif' pour les JO et les JO si on se qualifie. Donc c'est vraiment une ascension en matières d'objectif et les JO ont contribué énormément à ma décision. Je pense que n'importe qui peut rêver à participer à des Jeux Olympiques. C'est comme un titre de champion de France, tout le monde n'a pas la chance de l'être, mais on se donne les moyens d'y arriver. Et c'est dans cette optique que je suis.
Julien Candelon Né le 8 juillet 1980 à Agen (France) 1m70 - 79 kg - Ailier Clubs successifs : Narbonne (2003-007), Perpignan (2007-2012), France à 7 (depuis juillet 2012) Palmarès : Champion de France (2009) International français à XV (2 sélections, 2 essais)