Que devenez-vous depuis votre retraite sportive ? J'ai effectué une reconversion ailleurs que dans le cyclisme. Je travaille au niveau de l'environnement et dans le traitement des déchets. J'oeuvre pour Suez Environnement. Il y a deux filiales, à savoir la Lyonnaise des Eaux et Sita. Je suis chez Sita, spécialisé dans l'environnement et la propreté. Je viens de déménager pour habiter à Rennes, où je suis directeur délégué d'entreprise. En fait, quand j'ai arrêté le vélo, j'ai repris des études.
J'avais fait Sup de Co à Amiens pendant deux ans en reprenant une formation d'espagnol. A la suite de cela, j'ai fait des stages en entreprise et en banques. Lors d'un stage chez Sita, on m'a proposé un job dans l'Oise. Je l'ai accepté et j'ai été nommé responsable de secteur dans des activités variées visant la collecte des ordures. J'avais la main sur le commerce et sur les comptes. Cette fonction a duré deux ans. J'ai eu une proposition de poste comme directeur d'agence en Ile de France. J'ai été en charge du secteur géographique de la moitié de l'Ile de France. Je me suis spécialisé chez les clients industriels.
Je me suis occupé des prestations de service au niveau des clients industriels, comme Aéroport Paris ou Disney par exemple, et ce tant sur la partie commerciale que sur la partie exploitation. J'avais une gestion complète es comptes. Plusieurs agences et centres de transferts étaient concernées. Cela a duré cinq ans. Là, je viens donc de partir sur la région Bretagne pour prendre la direction d'une région complète, à savoir la région Grand Ouest. Cela englobe la Bretagne, les Pays de la Loire, et la Normandie, toujours au niveau des clients industriels, avec en plus deux agences spécialisées sur les déchets dangereux et une autre sur le recyclage des métaux. Mon activité est commerciale. Je m'occupe aussi du développement de la société et me concentre également sur la construction de projets nouveaux sur cette Région Grand-Ouest. Cela représente 500 personnes.
Cela a-t-il été compliqué pour vous de couper avec le cyclisme ? Oui, cela a été très difficile. Je viens d'ailleurs de rencontrer des professionnels en Bretagne dernièrement par hasard. C'est surtout compliqué de couper avec la compétition. On a tous du mal à rebondir après une vie aussi atypique et intense dans le sport de haut niveau. Quand j'ai raccroché et quand j'ai été invité sur certaines étapes du Tour de France, j'avais mal aux tripes de revoir mes anciens collègues. En plus, il y en avait eu beaucoup avec lesquels j'avais couru. Pour autant, j'avais fait le tour. J'ai remporté de belles courses à mon niveau. Cependant, il était temps de rebondir. Mais quoi qu'il en soit, on reste amoureux de la compétition et du vélo. J'en fais toujours un peu. L'adrénaline procurée dans un sprint est une sensation très particulière qu'on ne peut pas vivre dans la vie quotidienne. Ce sont ces choses-là qui manquent énormément.
"Je dirige aujourd'hui 500 personnes"