Mark TwainPlus fort que Sherlock HolmèsMercure de France, 1907 (pp. 204-210).Après le chant du cantique, le Révérend Sprague se retourna et lut une listeinterminable « d’annonces », de réunions, d’assemblées, de conférences, selon lecurieux usage qui se perpétue en Amérique, et qui subsiste même dans lesgrandes villes où les nouvelles sont données dans tous les journaux.Cela fait, le ministre du Seigneur se mit à prier ; il formula une invocation longue etgénéreuse qui embrassait l’Univers entier, appelant les bénédictions du ciel surl’Église, les petits enfants, les autres églises de la localité, le village, le comté,l’État, les officiers ministériels de l’État, les États-Unis, les églises des États-Unis,le congrès, le président, les officiers du gouvernement, les pauvres marins ballottéspar les flots, les millions d’opprimés qui souffrent de la tyrannie des monarqueseuropéens et du despotisme oriental ; il pria pour ceux qui reçoivent la Lumière et laBonne Parole, mais qui n’ont ni yeux ni oreilles pour voir et comprendre ; pour lespauvres païens des îles perdues de l’océan, et il termina en demandant que saprédication porte ses fruits et que ses paroles sèment le bon grain dans un solfertile capable de donner une opulente moisson. Amen.Il y eut alors un froufrou de robes, et l’assemblée, debout pour la prière, s’assit. Lejeune homme à qui nous devons ce récit ne s’associait nullement à ces exercicesde piété ; il se contentait de faire acte de ...
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