(Henri Beauclair et Gabriel Vicaire)Les Déliquescences : poèmes décadents d’Adoré Floupette, avec sa vie par Marius TaporaLion Vané, Éditeur, 1885 (pp. np-79).LESDÉLIQUESCENCESPOÈMES DÉCADENTSD’ADORÉ FLOUPETTEAVEC SA VIE PARMARIUS TAPORABYZANCEChez LION VANNÉ, Éditeur1885Mon vieil ami et camarade de classe, Adoré Floupette, poète décadent, est venu l’autre jour me faire une proposition singulière. Ils’agissait d’écrire une préface à son étonnant recueil de vers, les Déliquescences. Tout d’abord je me suis récrié comme un beaudiable : « Mais, Adoré, tu n’y penses pas. Moi, simple pharmacien de deuxième classe, rue des Canettes, un potard, comme on ditdans le monde, servir d’introducteur à un homme comme toi ! On en rira longtemps au « Panier fleuri ». Malheureusement, Adoré atenu bon. Comme de juste, il méprise profondément le public. Un ramassis de crétins ! se plaît-il à dire dans l’intimité. Pourtant sondédain ne va pas sans un peu de pitié. Au fond, il est bon garçon ; il sent bien qu’il faut faire quelque chose pour ceux qui n’ont paseu, comme nous, la chance d’être initiés au grand Arcane. Des niais, soit, mais ce n’est pas leur faute. Ils ne savent pas ; voilà tout.Quant à répandre lui-même la bonne parole, Floupette n’y saurait condescendre ; on ne peut raisonnablement l’exiger de lui. Il plane,c’est sa fonction, ne lui en demandez pas davantage.C’est ainsi que moi, droguiste indigne, je me trouve, à ma grande surprise, devenu le Louis ...
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