Le célibataire ( dialogue avec sa poubelle )

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Un dialogue étonnant.
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30 août 2012

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Français

Le célibataire (dialogue avec sa poubelle)
Ce matin à mon réveil, l’oreiller sculpté dans la figure, l’œil hagard et le pas hésitant, j’aperçois ma poubelle avec le couvercle relevé. C’est un signe. Cela veut dire qu’elle veut me parler.
Un peu comme les boîtes postales le long des routes de campagne. Lorsque le drapeau est levé, cela signifie qu’il y a du courrier. Je me dirige vers le frigo. Me verse un verre de lait, sans dire un mot, toujours impassible. Du coin de l'œil, je l’observe, la pauvre, elle a vraiment l’air piteuse. Je prends une grande respiration et dans un souffle, dis. — Bon, qu'est-ce qu’il y a ce matin? Silence complet. Je sais ce que ça veut dire. Elle boude. N’oubliez pas que c’estUNEpoubelle. Jel’ignore, le temps d’essuyer ma moustache blanche laissée par mon verre de lait. Je passe au côté d’elle et dans son dos referme le couvercle, pour m’asseoir dessus. Je compte trente secondes, me relève et lui ouvre le clapet. — J’étouffe! dit-elle. — Bon, tu te décides à parler, d’abord on dit bonjour. — J’étouffe, gémit-elle à nouveau. Et elle continua à répéter en jérémiades, j’étouffe, j’étouffe, j’étouffe….. — Bon, tu veux aller au dehors, demandai-je? — Nonnnnnnnnn. C’est immanquable, elle déteste les hauteurs. — Alors, tu disais? — Je disais que j’étouffe avec tes maudits sacs d’épicerie qui me galbent tout l’intérieur. Sidéré, je suis sidéré, avec les deux bras en anse de tasse, regardant la mutinerie prendre forme devant mes yeux. — Aie, Poupou. Ça, fais dix ans, que je t’enveloppe, dans ces sacs et c’est aujourd’hui que tu étouffes? Là, j’ai senti que je venais de toucher quelque chose. Un bref instant, nos regards se sont défiés. J’ai senti qu’elle prenait son souffle, avant d’ajouter. — Pis y paraît que ça pollue l’environnement. — Ah oui! On peut-tu savoir qui t’a mis ces idées sous le capot? — Ben, même si je ne vois pas la télévision, je l’entends et il y a un gars qui disait que ça prend quatre cents ans avant qu’un sac de plastique se dégrade dans l’environnement. — Et, tu suggères quoi, mon panier percé, en remplacement des sacs d’épicerie? Un beau fini intérieur en téflon, une douche après chaque vidange, des sacs autonettoyants. À moins que j’achète une nouvelle poubelle en acier inoxydable, ainsi tu pourras prendre ta retraite.
Là, je sentais que je venais de mettre une épée de Damoclès au-dessus de toutes ses récriminations et ainsi noyer dans l’œuf ses jérémiades matinales. Mais non, elle continua à revendiquer. — Ben, d’abord je voudrais un compagnon. — Un compagnon? — Oui, il s’appelle, Bac bleu. Puis, il y a maintenant, des sacs biodégradables. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour ton fils.
Bang! Le coup en bas de la ceinture. Ah! La vlimeuse. Elle sait que je ne peux rien refuser à mon fils. Pendant un instant, je restai là, bouche bée et le geste suspendu, avant d’ajouter. -Ok, tu as gagné. Je m’en occupe. Je peux tu aller déjeuner maintenant ? — Ouais! Je lui ai fermé le clapet et je suis sorti de l’appartement. En fermant la porte, j’ai cru l’entendre rire dans mon dos. Mademoiselle, une crêpe, s’il vous plaît.
(À noter : la crêpe vient d’une demande généralisée. Mes amies pensent que je vais faire trop de cholestérol. Aussi, par respect pour une nouvelle amie qui a eu la joyeuse idée de prendre pour nic, l’antique poulette. Le fait de manger des œufs contribuera selon elle à l’extinction de sa race.)
Le cél ib at ai re .
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