Publications de l'École française de Rome - Année 1977 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 227-248De la chronique domestique du jurisconsulte et homme politique florentin, Messer Donato de' Velluti, on peut tirer à la fois les éléments d'un tableau fouillé et exact d'une famille marchande, et ceux d'un idéal familial. Installé depuis un siècle dans le quartier de l'Oltrarno, les Velluti ont acquis, grâce à leur activité marchande, à leurs mariages, et à leurs responsabilités municipales, une influence qui s'étend à toute la ville. La solidarité du lignage, longtemps très forte à maints égards (même société marchande, mêmes immeubles indivis, même dévotions, mêmes vendette), est pourtant en passe de se défaire après 1320. Le sens de la grande famille n'a pas disparu pour autant, mais il s'étend davantage aux familles alliées, celles de la grand-mère paternelle, de la mère, de l'épouse, et chaque individu se trouve ainsi au centre d'une constellation familiale solide, bien que précaire (elle se défait avec lui), où le lignage n'a plus qu'une place limitée. Le nouvel équilibre de la famille conjugale (souvent centrée sur la mère éducatrice), et, plus encore, l'évolution politique d'un État toujours plus contraignant, sur le plan fiscal et judiciaire notamment, paraissent être les causes essentielles d'une mutation manifestement acceptée sans réticences par l'auteur.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
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