L'homme reÁut de son estomac, en naissant, l'ordre de
manger au moins trois fois par jour, pour rÈparer les
forces que lui enlËvent le travail et, plus souvent encore,
la paresse.
Comment l'homme est-il nÈ? dans quel climat assez
vivifiant et assez nourricier, pour arriver, sans mourir de
faim, ‡ l'‚ge o˘ il peut chercher sa nourriture et se la
procurer?
C'est l‡ le grand mystËre qui a prÈoccupÈ les siËcles
passÈs et qui prÈoccupera, selon toute probabilitÈ, les
siËcles ‡ venir. Les plus anciens mythologues le font
naÓtre dans l'Inde; et, en effet, l'air tiËde qui s'ÈlËve entre
les monts Himalaya et les rivages qui s'Ètendent de la
pointe de Ceylan ‡ celle de Malacca indique assez que l‡
fut le berceau du genre humain.
D'ailleurs l'Inde n'est-elle point symbolisÈe par une
vache? et ce symbole ne veut-il pas dire qu'elle est la
nourrice du genre humain? Combien de pauvres Hindous,
qui ne se sont jamais prÈoccupÈs de ces symboles, ne se
seraient-ils pas crus damnÈs s'ils n'Ètaient pas morts en
tenant dans leurs mains une queue de vache?
Mais, quelque part que l'homme soit nÈ, il faut qu'il
mange; c'est ‡ la fois la grande prÈoccupation de l'homme
sauvage et de l'homme civilisÈ. Seulement, sauvage, ilmange par besoin. CivilisÈ, il mange par gourmandise.
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