Paulin ParisVente d’une partie de la bibliothèque de M. de MonmerquéImprimerie de Panckoucke, 1851 (pp. 1-4).VENTED’UNE PARTIE DE LA BIBLIOTHÈQUEDE M. DE MONMERQUÉMEMBRE DE L’INSTITUT.Depuis plus de huit jours, les amateurs de livres sont captivés par la vente d’unepartie considérable de la célèbre bibliothèque de M. de Monmerqué, et le public,qui veut savoir la raison de tout et principalement le fin fond des choses quidevraient lui être indifférentes, se demande pourquoi l’honorable magistrat, lesavant académicien se sépare aujourd’hui des précieux instruments dont ilconnaissait mieux que personne le secret et l’usage. Pourquoi ? C’est bien de lacuriosité, et l’on pourrait répondre que le bibliophile, après tout, n’est pascondamné à la constance perpétuelle :Tout change, hélas ! dans la nature,Lui seul ne pourra-t-il changer ?D’ailleurs, le public interrogant ne se rend pas bien compte de la vraie situation desbibliophiles. Quand on commence à rassembler des livres, on aime à les voirprendre, dans le logis, la meilleure place, s’y pavaner avec orgueil, indépendance ;et tandis que les bourgeois disent : « Voilà un local bien mal employé ; ne pouvait-on serrer ici de la vaisselle, des habits, du linge ; étaler là des médaillons de plâtre,des lithographies, des statuettes de carton-pierre ? » le bibliophile répond : « Jepréfère à tout cela mes livres ; plaise à Dieu que ma maison soit pleine un jour deces véritables amis ! » Il dit, et le vœu ...
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