Un Recueil de Rêveries protestantesEmile MontégutRevue des Deux Mondes T.36, 1861Un Recueil de Rêveries protestantes, de Mme de GasparinVESPER, par l’auteur des Horizons Prochains; Paris, 1 vol., 1861.Voici le plus joli livre qui ait encore paru dans cette saison d’hiver. Il se présenterevêtu d’une robe de couleur émeraude, la couleur de l’espérance et de la religionprotestante, ainsi que nous l’avons expliqué autrefois, lorsque nous avons parlé deslivres précédens de l’auteur. Il possède un titre poétique, gai et attendrissant à lafois, Vesper, et porte pour épigraphe ces deux vers de Dante, qui lui composentune devise admirablement appropriée à son caractère et à son écusson :Era gia l’ora che volge il disio,A naviganti, e’ntenerisce il cuore.«Il était déjà l’heure qui attendrit les cœurs de ceux qui vont sur mer et qui y remueles regrets désireux...» De même que les tercets merveilleux qui ouvrent le huitièmechant du Purgatoire, et d’où ces deux vers sont extraits, ce petit livre exprime toutela poésie des heures du soir. Lui aussi, il est fait pour attendrir les cœurs purifiéspar le purgatoire de la vie et pour remuer dans les âmes religieuses le regret de lapatrie absente. Il raconte dans un double sens, moral et naturel, les sentimens et lesrêveries du soir, soir de la journée et soir de la vie. C’est là son caractère et soncachet propre, ce qui distingue la musique charmante et rare qu’il nous faitentendre de la musique que nous avaient fait ...
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