Les NuéesAristophaneTraduction française d’Eugène TalbotPrologue 11 - 24STREPSIADE. : Iou ! Iou ! O souverain Zeus, quelle chose à n'en pas finir que lesnuits ! Le jour ne viendra donc pas ? Et il y a déjà longtemps que j'ai entendu lecoq ; et mes esclaves dorment encore. Cela ne serait pas arrivé autrefois. Mauditesois-tu, ô guerre, pour toutes sortes de raisons, mais surtout parce qu'il ne m'estpas permis de châtier mes esclaves ! Et ce bon jeune homme, qui ne se réveillepas de la nuit ! Non, il pète, empaqueté dans ses cinq couvertures. Eh bien, si bonnous semble, ronflons dans notre enveloppe. Mais je ne puis dormir, malheureux,rongé par la dépense, l'écurie et les dettes de ce fils qui est là. Ce bien peignémonte à cheval, conduit un char et ne rêve que chevaux. Et moi, je ne vis pas, quandje vois la lune ramener les vingt jours ; car les échéances approchent. Enfant, allumela lampe, et apporte mon registre, pour que, l'ayant en main, je lise à combien degens je dois, et que je suppute les intérêts. Voyons, que dois-je ? Douze mines àPasias. Pourquoi douze mines à Pasias ? Pourquoi ai-je fait cet emprunt ? Parceque j'ai acheté Coppatias. Malheureux que je suis, pourquoi n'ai-je pas eu plutôtl'œil fendu par une pierre !25 - 55PHILIPPIDE, rêvant. Philon, tu triches : fournis ta course toi-même.STREPSIADE. Voilà, voilà le mal qui me tue ; même en dormant, il rêve chevaux.PHILIPPIDE, rêvant. Combien de courses doivent fournir ces chars de guerre ...
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