Richard Price THE WHITES Roman Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Martinache Qui a jamais pensé qu’il n’entendrait pas les morts? Qui a jamais pensé qu’il pourrait mettre en quarantaine Ceux qui ne sont pas, qui ont jadis été? Stephen EDGAR, «Nocturnal » 1 e En descendant la 2Avenue pour se rendre au boulot, Billy Graves s’inquiéta de voir tant de monde : 1 h 15 du matin et les gens étaient plus nombreux à s’entasser dans les bars qu’à en sortir, allant et venant, contraints de se frayer un passage entre les groupes oscillants de fumeurs à moitié pétés qui stationnaient devant les entrées. Les lois antitabac lui hérissaient le poil. Elles ne faisaient que créer des problèmes : elles étaient source de tapage nocturne pour les voisins, elles laissaient assez de place dans les bars exigus pour que les types à embrouille se mettent à cogner. Avec en plus les limousines en extra et les radio-taxis qui tapotaient tous leur klaxon pour braconner une course. C’était la Saint-Patrick, le jour le plus pourri de l’année pour l’équipe de nuit du NYPD. La poignée d’inspecteurs dirigés par Billy devait couvrir à elle seule tous les délits criminels dans Manhattan, depuis Washington Heights jusqu’à Wall Street, entre 1 heure et 8 heures du matin, alors que les postes de police locaux étaient déserts.
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