Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné dessciences, des arts et des métiersLettre de M. Diderotau Révérend Père Berthierfévrier 1751Paete, non dolet.On vient de m’envoyer, mon R. P., l’extrait que vous avez donné du Prospectus del’Encyclopédie, dans le IIe volume de votre journal de janvier. Quelque occupé queje sois, je ne puis me dispenser de vous en faire mes remerciements ; mais jetâcherai de n’y point mettre de fadeur.Je ne puis qu’être très reconnaissant du ton dont vous parlez du -Prospectus & del’ouvrage même avant qu’il existe, dans un journal où tout est loué depuis que vous yprésidez, excepté l’Histoire de Julien, les Ouvrages de mylord Bolinbroke, & l’Espritdes lois. Vous y prodiguez l’encens, mon R.P., aux écrivains les moins connus,sans que le public vous en sache mauvais gré. Cette foule d’auteurs modestes nepeut & ne doit aller à l’immortalité qu’avec vous. Vous voulez bien être, pour meservir de vos propres termes, la voiture qui les y conduit, je vous souhaite à tous unbon voyage.Vous vous étendez avec complaisance sur la ressemblance qu’il y a entre l’arbreencyclopédique du Prospectus, & celui du chancelier Bacon ; j’avais expressémentaverti de cette ressemblance ; vous auriez bien dû, mon R.P., le répéter d’aprèsmoi ; il est vrai que vous l’aviez dit dans vos Nouvelles littéraires du moisprécédent ; mais ce n’est pas la première fois, comme vous savez, que vousinsérez dans vos Nouvelles littéraires, ce que vous ne vous souciez ...
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