MARC FERRAND SYSTEMES (1988 à 2000) Le poète a coupé les fils d’une vie de marionnette. Au début, pantin désarticulé, sans repère, ni Le Soleil, ni les étoiles, il sort une boussole de sa poche, elle s’affole ; perd le nord. Il jette sa montre par-dessus son épaule, là où il va, nul n’en sait rien, il n’aura pas de gyrophares en balises. Enfin libre, il se relève et tente le premier pas. C’est l’intention qui compte à partir du premier évadé. Il y en aura d’autres, outrepassant les frontières ; disciples de l’horizon, apatrides de la charentaise, citoyens du plein espace. Ils partiront dans toutes les directions, l’âme en bandoulière, leurs rêves comme unique prière. Aucun d’eux ne se connait ; ne connait l’autre. Tout ce qu’ils savent ? Ceux qui le savent ont déjà oublié, si ce n’est le souvenir de l’incontournable rencontre. Ils attendent jusqu’à en veiller les nuits, allongés sous des ponts, désaltérés aux perles des ruisseaux, chevauchant l’écume des mers. Ils demandent leur route aux oiseaux et racontent leur histoire à des chênes centenaires. Un peu plus loin, ils cailloutent des chemins parallèles qu’ils contresignent aux croisées : je suis passé par là, est-ce encore loin ? Ils sont les détenteurs d’une création non-oblitérée. La clef de leur mystère. Sans arrondir les angles, ils flottent dans des bulles de savon, c’est tout ce que vous croyez. Les vents les portent de portes en porte et, ils cognent aux fenêtres pour réveiller ceux qui dorment.
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