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64
EAN13
9782824712246
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
ALP HONSE ALLAIS
P LAISI R D’H UMOU R
BI BEBO O KALP HONSE ALLAIS
P LAISI R D’H UMOU R
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1224-6
BI BEBO OK
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Sour ces :
– Bibliothè que Éle ctr onique du éb e c
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
La b elle inconnue
b oule vard Malesherb es, les mains dans les p o ches,
l’ esprit ailleur s, loin, loin ( et p eut-êtr e même nulle p art), quand,I un p eu avant d’ar riv er à Saint- A ugustin, il cr oisa une femme .
( Une jeune femme dont la description imp orte p eu ici. Imaginez-la à
l’instar de celle que v ous préfér ez et v ous ab onder ez dans notr e sens.)
Machinalement, il salua cee p er sonne .
Mais elle , soit qu’ elle n’ eût p oint r e connu notr e ami, soit qu’ elle n’ eût
p oint r emar qué son salut, continua sa r oute sans mar que e xtérieur e de
courtoisie ré cipr o que .
Et p ourtant, se disait-il, il l’avait v ue quelque p art, cee b onne
femmelà , mais où diable ! et dans quelles conditions ?
En tout cas, insistait-il à p art lui, c’était une bien jolie fille , av e c
laquelle on ne de vait p as s’ embêter .
A u b out de vingt p as, n’y p ouvant tenir , obsé dé , il r ebr oussa chemin
et la suivit.
1P laisir d’humour Chapitr e I
D e dos aussi, il la r e connut.
Où diable l’avait-il déjà v ue , et dans quelles conditions ?
La jeune femme r emonta le b oule vard Malesherb es jusqu’à la jonction
de cee artèr e av e c l’av enue de Villier s.
Elle prit l’av enue de Villier s et mar cha jusqu’au squar e T rafalg ar .
Elle tour na à dr oite .
Et lui, la suivant toujour s, se disait :
« C’ est drôle , j’ai l’air de r entr er chez moi. »
A v e c tout ça, il ne se rapp elait encor e p as où diable il l’avait déjà v ue ,
cee jeune femme , et dans quelles conditions.
Ar rivé e de vant le no 21 de la r ue Alb ert- T artempion, la dame entra.
Ça, p ar e x emple , c’était tr op fort ! La v oilà qui p énétrait dans sa pr opr e
maison.
Elle prit l’ascenseur .
Lui, quatr e à quatr e , grimp a l’ escalier .
L’ascenseur stopp a au quatrième étag e , son étag e !
Et la dame , au lieu de sonner , tira une clef de sa p o che et ouv rit la
p orte .
elque élég ante cambrioleuse , sans doute .
Lui, ne faisait qu’un b ond.
« Tiens, dit la b elle inconnue , tu r entr es bien tôt, ce soir ! »
Et seulement à ce moment il se rapp ela où, diable ! il l’avait v ue , cee
jeune femme , et dans quelles conditions.
C’était sa femme .
n
2CHAP I T RE I I
Le phénix cellulair e
(Compagnie d’Assurances contre les risques
de la détention pénale)
Maîtr e Casimir , le jurisconsulte bien connu, m’adr esse la
communication suivante , me priant, en des ter mes touchants, de lui accorder , sans
compter , la vaste publicité du « Sourir e ».
V ous av ez la p ar ole , mon cher maîtr e :
Le P hénix Cellulair e
Il s’ est fondé à Paris, il y a tantôt deux ans, une « Comp agnie d’
Assurances sur le V ol » dont la pr osp érité cr oissante est la meilleur e pr euv e
que l’ e x er cice du v ol est définitiv ement entré dans nos mœur s et constitue
même un g enr e de sp ort des plus courants. L’idé e qui inspir e cee
institution est ing énieuse et nous applaudir ons sans réser v e à son application
pratique si nous n’avions à déplor er que la Comp agnie , qui se montr e si
soucieuse des intérêts du v olé , ne se soit pré o ccup é e en rien de ceux de
l’auteur même du v ol. S’il y a des v olés, c’ est qu’il y a des v oleur s, et on ne
3P laisir d’humour Chapitr e I I
v oit p as p our quoi on accorde aux pr emier s une pr ote ction qu’ on r efuse
aux se conds.
Sous un régime de lib erté et d’ég alité p arfaites comme celui dont
nous jouissons, cet oubli, v olontair e ou non, app araît une
injustice criante . J’ajoute que c’ est p arfaitement immoral car , en somme , à qui
r e vient l’honneur de l’action toujour s hardie et souv ent p érilleuse , si ce
n’ est au v oleur lui-même ?
Un vieux jug e d’instr uction de mes amis, qui a puisé dans l’étude des
dossier s criminels une connaissance appr ofondie des choses de la
cambriole , ce qui a fait de lui un homme doublement dang er eux, me contait
un jour les e xploits d’un de ses meilleur s clients. C’ est mer v eilleux. Ce
sont des pr ouesses, des pr o dig es d’audace auprès desquels les hauts faits
des p aladins d’autr efois ne sont que de la Saint-Je an. and on song e
à tout ce qu’il a fallu de p atientes et longues études p our acquérir cee
science , au milieu d’une so ciété plutôt hostile à ces g enr es de
manifestations, on ne p eut se défendr e d’un véritable sentiment d’admiration p our
ces mo destes travailleur s du r ossignol et de la pince-monseigneur .
Le métier , du r este , est on ne p eut plus ingrat ; tandis que le v olé ,
confiant en sa p olice d’assurance et en celle de M. Lépine , r este p
aisiblement chez lui dans un doux far niente , sans rien fair e p our faciliter le v ol
et s’ effor çant même d’ en entrav er l’ e x é cution, le v oleur , lui, n’a p as une
minute de r ep os ; jour et nuit il bat les chemins de nos camp agnes ou les
r ues de nos cités. elquefois même il doit se résoudr e à bar e les b
ourg e ois ré calcitrants qui cher chent à lui susciter des difficultés impré v ues.
Les g endar mes, stimulés p ar les magistrats cr uels, lui donnent une chasse
achar né e ; véritable gibier de la loi, il est traqué sans mer ci. Sa lib erté , sa
vie même sont p er p étuellement en jeu.
Cr o y ez-v ous qu’après tant de vicissitudes, si un b e au v ol
puissamment conçu et élég amment e x é cuté vient à êtr e commis, justice sera au
moins r endue à son auteur ? D étr omp ez-v ous ; toutes les sy mp athies ir ont
au v olé , à la « victime », dira-t-on. ant au v oleur , on n’ en dira rien ou,
si l’ on en p arle , ce ne sera que p our pr ofér er des choses désagré ables sur
son compte . Écoutez les pr o cur eur s sur leur s sièg es.
En présence d’une p ar eille injustice , je ne song e p as sans