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Publié par
Nombre de lectures
40
EAN13
9782824711904
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
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EAN13
9782824711904
Licence :
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Français
CHARLES BARBARA
LES SOU RDS
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
LES SOU RDS
1860
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1190-4
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok. villag e où il avait sa masur e , sur les b ords de la
grande r oute , dans un endr oit solitair e , b or né à dr oite et àA g auche p ar des b ois de haute futaie , un brav e homme g ardait
une centaine de moutons à lui app artenant.
Ce brav e homme était sourd.
A son app étit, il sentait que l’heur e de la soup e avait sonné depuis
longtemps, et, d’instant en instant, il jurait av e c plus d’éner gie contr e sa
femme qui ne lui app ortait p as à mang er .
Ses moutons seuls l’ empê chaient de courir jusqu’au villag e .
V oici enfin à quoi il se dé cida.
Du même côté de la r oute , à cinquante ou soix ante p as en aval, une
vieille femme coup ait de l’herb e p our sa vache . Cee vieille courbait à la
fois sous l’âg e et sous le p oids d’une réputation détestable . On la r e doutait
non moins comme sor cièr e que comme v oleuse . Nonobstant ces détails
bien connus, notr e homme , pr essé p ar la faim, n’hésita p as. Il joignit cee
femme .
« Ne v oudriez-v ous p as, lui dit-il, av oir l’ œil sur mes moutons, tandis
que j’irai déjeuner ? A mon r etour , nous v er r ons. Je v ous donnerai une
ré comp ense dont v ous aur ez lieu, j’ espèr e , d’êtr e satisfaite . »
1Les sourds
La vieille femme était ég alement sourde .
Elle r ep artit av e c aigr eur .
« ’ est-ce que tu me v eux ? L’herb e de ce fossé m’app artient comme
à tout le monde , de quel dr oit m’ empê cherais-tu de la coup er ? V o y
ezv ous ça ! Je de v rais app ar emment laisser mourir ma vache p our que tes
moutons en eussent quelques b ouché es de plus ! En quel temps viv
onsnous ? Laisse-moi tranquille ! V a-t’ en au diable ! »
Le b er g er prit le g este dont la vieille accomp agna cee ap ostr ophe
p our une mar que de consentement. Sans un mot de plus, il se détour na
d’ elle et mar cha rapidement v er s son domicile . L’ oubli de sa femme lui
p araissait ine x cusable et l’imp atience de la châtier accélérait son p as.
A la scène qui l’aendait, sa colèr e tour na en pitié . Sa femme était
malade . Pour av oir mang é des champignons vénéneux, elle se tordait p ar
ter r e au milieu d’atr o ces douleur s.
Notr e homme la r ele va et, à for ce de soins intellig ents, réussit à
neutraliser les effets du p oison. Il dépê cha ensuite son déjeuner et s’ empr essa
de r etour ner v er s l’ endr oit où il avait laissé ses élè v es.
Si pr estement qu’il eût agi, son absence avait encor e duré plus d’une
heur e . Ses inquiétudes ne laissaient p as que d’êtr e viv es à cause du
mauvais r enom de la sor cièr e sous la sauv eg arde de qui était r esté le tr oup e au.
A p eine de r etour , il jeta un r eg ard soup çonneux du côté de la vieille et
vérifia si. p ar av entur e il ne manquait p as quelqu’un des moutons. Le
compte y était bien. Il fut ravi.
« Ce que c’ est que les pré v entions, p ensa-t-il. V oilà une p auv r e vieille
à qui l’ on impute les v ols de chaque jour et qui pr obablement est une
trèshonnête femme . D éfendons-nous de préjug és si iniques et ré comp
ensonsla en raison même du tort que lui fait la mé disance . Après cela, si elle
a ré ellement commer ce av e c le diable , eh bien, ma g énér osité éloignera
p eut-êtr e à jamais de son esprit l’idé e de me jeter un sort. . .. »
Son œil avise alor s une br ebis gr osse et grasse qui n’avait qu’un
défaut, celui d’êtr e b oiteuse . Cee infir mité ne la déprisait que mé dio cr
ement. Il la pr end dans ses bras, se r end près de la vieille femme , met
l’animal aux pie ds de celle-ci et dit, en le lui désignant des deux mains :
« V oilà p our r e connaîtr e le ser vice que v ous m’av ez r endu, ma brav e
femme . D aignez accepter cee br ebis, je v ous la donne en présent. »
2Les sourds
La vieille se r e dr essa comme un co q en colèr e . Jetant les y eux sur la
br ebis et s’ap er ce vant qu’ elle b oitait, elle répliqua av e c vivacité :
« Saintes douleur s, v oilà du nouv e au ! ’ est-ce que ça signifie ? e
Dieu m’abandonne si j’ai b oug é de cee place en ton absence ! Comment
donc oses-tu m’accuser de m’êtr e jeté e sur cee bête et d’av oir pris plaisir
à lui casser une p ae ? Il faut que tu sois p ossé dé ! Je ne m’aendais p as
à celle-là ; les bras m’ en tomb ent !
― La laine en est fine et so y euse , ajouta le brav e homme ; la chair
en est e x cellente . Si v ous n’aimez mieux v ous en rég aler , v ous p our r ez la
v endr e un b on prix.
― Et moi je te répète , s’é cria la mégèr e en fur eur , que je n’ai p as fait
seulement un mouv ement du côté de tes moutons ! T u es un fourb e , un
imp osteur , un impie ! V a-t’ en ! Retir e-toi ! ou sinon de mes vieux ongles
je t’ar racherai les y eux ! »
Elle était menaçante . L’une de ses mains ser rait conv ulsiv ement une
ser p e , l’autr e allong e ait des ongles r e doutables.
Stup éfait d’ab ord, puis effrayé , l’homme se r ejeta en ar rièr e et le va
instinctiv ement son bâton. Ce g este pur ement défensif ache va d’ e x
asp ér er la vieille femme . Elle se dé chaîna en injur es contr e lui et fit mine
de v ouloir lui sauter aux y eux. Il tombait lui-même aux prises av e c une
sourde ir ritation ; la p atience lui é chapp ait. Le bâton et la ser p e allaient
s’ entr e-heurter . . ..
D ans le même quart d’heur e , un cavalier , activant son che val des pie ds
et du p oing, s’avançait à bride abaue dans la dir e ction des deux adv
ersair es. Ceux-ci l’ap er çur ent. Oubliant aussitôt de se bar e , ils bar rèr ent
la r oute à eux deux et for cèr ent le cavalier d’ar r