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Publié par
Nombre de lectures
64
EAN13
9782824712642
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
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9782824712642
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Français
ARSÈN E BESSET T E
LE DÉBU T AN T
BI BEBO O KARSÈN E BESSET T E
LE DÉBU T AN T
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1264-2
BI BEBO OK
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Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok. en jour nalisme , aux hommes publics sincèr es et
dr oits, à tous ceux qui ont p erdu leur s illusions, avant ou enA même temps que leur s che v eux, je dé die ce mo deste travail,
Ar sène Bessee ,
St-Je an, 19 janvier 1914.
Au lecteur
L’auteur avait d’ab ord song é à demander à l’un de nos hommes
illustr es de lui é crir e une préface p our son liv r e . Mais il y en a tr op , ça
l’a dé courag é ; il n’a p as su le quel choisir .
Il a craint aussi la concur r ence . Si on ne lisait que la préface , sans lir e
le liv r e ?
C’ est p our quoi ce mo deste v olume entr e dans le monde sans p ar rain.
C’ est bien fait p our lui.
L’auteur a é crit ce liv r e av e c la plus grande sincérité , cr o yant fair e
o euv r e utile en montrant aux naïfs et à la jeunesse ine xp érimenté e ce
qu’ on leur cache av e c tant de soin. Il raconte ce qu’il connaît, sans se
soucier de plair e à celui-ci ou de mé contenter celui-là , p ar simple amour
de la V érité , cee vier g e que l’ on viole si souv ent, qu’il faut sans cesse lui
acheter une r ob e nouv elle .
1Le débutant Chapitr e
Ce liv r e , il ne p ouvait l’é crir e autr ement, puisqu’il l’a é crit comme il le
p ensait. Il a fait ce qu’il cr o yait bien. Le le cteur le jug era comme il v oudra.
A.B.
N.B. C’ est de l’histoir e d’hier que l’auteur s’ est inspiré p our é crir e ce
r oman ; mais cee histoir e r essemble singulièr ement à celle
d’aujourd’hui. D es ty p es du monde du jour nalisme qu’il présente aux le cteur s, b e
aucoup ont disp ar us, mais d’autr es viv ent encor e . ant aux p er sonnag es
p olitiques dont il est question, ils sont de tous les temps, depuis la
Confédération des pr o vinces du Canada, jusqu’à nos jour s. Et l’ espè ce ne p araît
p as prête de s’éteindr e : elle fait constamment des p etits.
n
2CHAP I T RE I
Aux champs
’ le plus intellig ent de la classe , qu’il avait une
jolie v oix et que c’était un élég ant p etit homme , à chaque e x amen,P l’institutrice du quatrième ar r ondissement, de la p ar oisse
Mamelmont, lui faisait lir e l’adr esse de bienv enue à monsieur le curé et aux
commissair es d’é coles. Cela ne lui plaisait guèr e , à cause des pr ofondes
ré vér ences qu’il fallait fair e au commencement et à la fin. D éjà , dans son
âme d’ enfant, il sentait l’humiliation des courb ees p our la dignité
humaine . Mais l’institutrice était si g entille av e c lui, elle avait une façon de
lui car esser la joue qui lui eût fait fair e bien d’autr es choses. Signes
préco ces, chez l’ enfant, indiquant que plus tard l’homme joindrait à l’amour
de l’indép endance le culte de la b e auté .
À douze ans, Paul Mir ot aimait mademoiselle Ge or g ee Jobin,
l’institutrice . Il l’aimait p ar ce qu’ elle avait de grands y eux noir s et la p e au
blanche , la taille souple et le g este gracieux, br ef, p ar ce que c’était une
b elle fille . Il est v rai qu’ elle était b onne p our lui, qu’ elle le traitait en
3Le débutant Chapitr e I
fav ori, p ar ce que l’admiration de cet enfant p our sa b e auté la touchait
comme un hommag e sincèr e , sans l’ ombr e d’une mauvaise p ensé e .
Souv ent elle le g ardait après la classe , l’amenait chez elle , le pr enait sur ses
g enoux et le faisait causer . Le p etit homme appuyait sa tête blonde sur
cee p oitrine aux contour s pr o v o cants, r espirait av e c délices le p arfum
de cee chair de femme et tâchait de dir e des choses jolies p our qu’ on
lui p er mît de r ester plus longtemps, comme cela, à la même place . Et
c’était toujour s av e c p eine qu’il v o yait appr o cher le moment où sa grande
amie le r emeait deb out en lui disant : « Maintenant, mon p etit, file vite ,
on p our rait êtr e inquiet chez v ous. » Elle lui donnait un b on baiser de
ses lè v r es chaudes et il s’ en allait av e c l’impr ession de cee car esse , qui
durait jusqu’au lendemain.
Cet amour était toute sa vie , du r este , car chez l’ oncle Batè che , qui
l’avait r e cueilli or phelin, à quatr e ans, l’ e xistence n’était p as g aie . L’ oncle
n’était p as mé chant, mais il avait ses opinions, des opinions que lui seul
compr enait et qu’il s’ effor çait d’imp oser , chez lui, p our se v eng er des r
ebuffades essuyé es au conseil municip al de la p ar oisse , dont il était l’un des
plus b e aux or nements. À cet enfant de douze ans, il v oulait inculquer des
princip es sé vèr es de v ertu chrétienne en même temps que le g oût de la
cultur e de la b eerav e , dont il aurait fait la grande industrie du p ay s, si on
avait v oulu l’é couter au conseil. Paul préférait les amusements de son âg e
à ces discour s sans suite ; mais il lui était imp ossible de s’é chapp er avant
l’heur e où le b onhomme p artait p our son champ , ou bien s’ en allait autr e
p art. La tante Zo é ne valait guèr e mieux, comme intellig ence , cep endant,
elle avait plus de b onté de co eur . À sa façon, elle aimait bien le p etit qui
lui était ar rivé tout fait, elle qui n’avait jamais pu rien conce v oir , p as plus
phy siquement que moralement. and il était sag e , elle lui donnait un
mor ce au de sucr e , et la fessé e s’il avait sali sa culoe en jouant av e c ses
camarades d’é cole .
T out de même , le ménag e Batè che avait une certaine considération
p our le ne v eu, à qui les p ar ents avaient laissé une fer me en mourant, et
tr ois mille dollar s d’ar g ent prêté destiné , d’après le testament, aux soins
de son enfance et à son é ducation. En r e cueillant l’ or phelin, l’ oncle avait
été char g é de l’administration de ses biens. Il les administrait le plus
honnêtement p ossible , tou