E. T. A. Hoffmann — Contes nocturnesIgnace Denner1817IGNACE DENNERTraduit par Henry EgmontÀ une époque fort éloignée de la nôtre, vivait, dans une forêt inculte et solitaire dudomaine de Fulda, un brave garde-chasse du nom d’Andrès. Il avait été d’abordpremier chasseur de la suite du comte Aloys de Vach ; il avait escorté son maîtredans ses voyages à travers la belle Italie, et l’avait sauvé par son adresse et sabravoure d’un imminent danger, lors d’une attaque de brigands sur une des routespérilleuses du royaume de Naples. Dans une auberge de cette ville où ils selogèrent, il y avait une pauvre fille, belle comme un ange, que l’hôte avait recueilliecomme orpheline, et qu’il traitait avec beaucoup de dureté, l’employant auxfonctions les plus viles de la basse-cour et de la cuisine. Andrès s’appliqua à laconsoler par d’encourageantes paroles, autant qu’il pouvait se faire comprendred’elle, et la jeune fille conçut pour lui un tel attachement, que pour ne plus s’enséparer, elle voulut le suivre à son retour dans la froide Allemagne. Le comte deVach, touché des prières d’Andrès et des larmes de Giorgina, permit qu’ellepartageât avec son bien-aimé le siège extérieur de sa voiture et elle put achever dela sorte ce long et fatigant voyage.Avant même de passer la frontière d’Italie, Andrès avait fait bénir son union avecGiorgina, et, quand ils furent enfin arrivés sur les terres du comte de Vach, celui-cicrut récompenser dignement son fidèle serviteur en ...
Voir