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38
EAN13
9782824712192
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
ALP HONSE ALLAIS
F AI TS DI V ERS
BI BEBO O KALP HONSE ALLAIS
F AI TS DI V ERS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1219-2
BI BEBO OK
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Sour ces :
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Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok. que l’ on p asse à côté d’ Allais, c’ est-à-dir e
qu’ on le tr ouv e ennuyant p ar ce qu’ on n’a p as eu la chance de lir eI ses meilleur s te xtes. Alphonse Allais est comme tous ceux qui
é criv ent sans r elâche , inég al à lui-même . Particulièr ement lui qui é crivait
ses te xtes le mer cr e di soir afin qu’ils p araissent dans plusieur s r e v ues le
jeudi matin et qui suivait fidèlement la v oie tracé e p ar son ami Je an
Goudezki : « Si l’idé e est drôle , Allais fait un article . Si l’idé e n’ est p as drôle ,
il fait un article . Et s’il n’a p as d’idé e du tout, il fait un article . »
Nous v ous pr op osons ici son meilleur cr u, quand l’auteur e xploite la
nar ration complice av e c le le cteur au maximum de ses p ossibilités, quand
il raconte jusqu’au b out la logique absurde inscrite dans le quotidien du
fait div er s et de l’ane cdote .
Peut-êtr e aur ez-v ous le sentiment de r e dé couv rir Alphonse Allais ;
c’ est dans ces te xtes qu’il maîtrise le mieux son art de conteur .
Je an-Claude Boudr e ault
n
1CHAP I T RE I
Mes débuts dans la pr esse
des tur pitudes de ce séminair e
et bien dé cidé à plaquer l’état e cclésiastique auquel me desti-L naient mes p ar ents, je réussis enfin à m’é vader de
l’établissement, se dr essa de vant moi, âpr e et désolé , le pr oblème de la vie à g agner .
Je détenais sur moi un lég er p é cule , où le cuiv r e jouait un rôle plus
considérable que l’ar g ent et d’ où l’ or et le p apier semblaient bannis
comme à plaisir .
Un ami d’ enfance que je r encontrai m’indiqua :
— Il y a un imprimeur que je connais et qui désir e fonder un p etit
jour nal lo cal ; son absence à p eu près complète d’ orthographe le p ousse
à pr endr e un ré dacteur affublé , comme dit Laur ent T ailhade ¹ , de vagues
humanités. Consentirais-tu à de v enir cet homme ?
— Je suis l’homme de cee place , n’ en doute p as, je serai the right man
1. Laur ent T ailhade (1854-1919), anar chiste , p oète et chr oniqueur .
2Faits div er s Chapitr e I
in the right place .
— Alor s, viens, je vais te présenter .
L’homme en question était une e x cellente pâte d’imprimeur jo vial et
muni de gr osses moustaches grisonnantes. Son accueil fut char mant :
— Un fait div er s, un simple fait div er s, sauriez-v ous le ré dig er ?
En mon for intérieur , je haussai les ép aules.
Le clair v o yant ty p o insista :
— Oui, un fait div er s, mais p as un fait div er s comme on les é crit dans
les p etits canards pr o vinciaux. Moi, dans mon jour nal, je v eux des faits
div er s qui ne r essemblent p as à ceux des autr es.
— D ésir ez-v ous m’ essay er ?
— V olontier s, tenez, asse y ez-v ous à mon bur e au et é criv ez-nous une
vingtaine de lignes sous ce titr e : « Imprudence d’un fumeur ».
Cinq minutes n’étaient p as é coulé es que je lui r emeais mon p apier .
n
3CHAP I T RE I I
Impr udence d’un fumeur
Montsalaud vient d’êtr e le théâtr e d’un triste
drame qui s’ est dér oulé p ar suite de l’impr udence d’un fumeur .L Un sieur D . . ., sab otier , r entrait chez lui, hier soir , v er s dix
heur es, tenant à sa b ouche une pip e allumé e de laquelle s’é chapp aient
à chaque instant de légèr es flammè ches.
En trav er sant le p etit b ois de sapins app artenant à Mme la Mar quise de
Chaudp ertuis, notr e homme ne prit p oint g arde qu’une simple étincelle
p ouvait enflammer les p ommes de pin et les branches sè ches qui r e
couv raient le sol.
Il continuait donc à fumer sa pip e quand, soudain, il p oussa un cri.
Sur le b ord du chemin, deux p auv r es enfants d’une douzaine d’anné es
dor maient, étr oitement enlacés et gr eloant de fr oid.
Le sieur D . . ., e x cellent cœur , ré v eilla les bambins et les aida à fair e un
b on feu de b ois mort qui les ré chauffa un p eu, puis il s’éloigna.
Malheur eusement, le feu ne se tr ouvait p as suffisamment allumé , car
4Faits div er s Chapitr e I I
il s’éteignit bientôt.
On a tr ouvé ce matin les cadav r es des deux p auv r es p etits, morts de
fr oid.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
À la b onne heur e ! s’é cria mon nouv e au p atr on, v oilà ce que j’app elle
un fait div er s p as banal ! T op ons là , jeune homme !
n
5