Salon de 1840Gustave PlancheRevue des Deux Mondes T.22, 1840Salon de 1840Chaque année le jury du Louvre soulève des plaintes nombreuses ; sans admettre que tous les ouvrages refusés par le jury aient desdroits à l’estime publique, nous sommes forcé cependant de croire qu’il se trouve parmi ces ouvrages plus d’un morceaurecommandable Il est arrivé, en effet, à des artistes éminens, qui ne partagent pas les convictions du jury, de se voir exclus desgaleries du Louvre. Il y aurait un moyen bien simple d’imposer silence à toutes les plaintes, ce serait d’admettre indistinctement tousles ouvrages présentés ; et pour circonscrire l’exposition dans des bornes raisonnables, on ne permettrait pas aux peintres et auxstatuaires de présenter plus de deux ouvrages. Tant qu’on n’adoptera pas le système que nous indiquons, les artistes seront exposésà d’inévitables injustices. Il est impossible en effet que M. Blondel approuve la peinture de M. Delacroix, et pourtant, malgré sesdéfauts, M. Delacroix est un peintre éminent, tandis que M. Blondel est un peintre absolument nul, bien qu’il siège dans la quatrièmeclasse de l’Institut. M. Bidauld ne peut approuver les paysages de M. Huet ou de M. Rousseau, et pourtant MM. Huet et Rousseau ontune valeur incontestable, tandis que M. Bidauld ne signifie rien dans l’histoire de son art, quoiqu’il siège dans la quatrième classe del’Institut. Le système que nous indiquons est donc le seul que la raison avoue, le seul qui puisse ...
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