Salon de 1833Gustave PlancheRevue des Deux MondesT.1, 1833Salon de 1833Salon de 1833Le salon s’ouvre demain, au moins on l’assure. Pour ma part, je ne le croirai qu’après avoir mis le pied dans les salles du Louvre. J’aitoute raison de douter jusque-là ; car, de compte fait, depuis le mois d’avril 1832, c’est la septième ou huitième promesse publiée parla voie des journaux. A voir comme l’administration se joue des espérances qu’elle éveille, des curiosités qu’elle excite, et desengagemens solennels qu’elle multiplie avec insouciance et dédain, il semble que nous revenons au bon plaisir de 1760, que l’aveniret la prospérité de l’art reposent encore sur les volontés et les caprices des courtisans. Je ne vois pas à quoi sert de voter tous lesans une allocation pour l’encouragement de la peinture et de la statuaire, si le ministre peut à son gré employer ou retenir la sommedestinée à cet usage ; ni pourquoi la chambre a placé les musées dans les attributions de la liste civile, si la maison du roi peut, selonqu’il lui plaît, accorder ou refuser aux artistes l’exposition de leurs ouvrages.Le 17 août 1831, dans la séance de clôture, le roi avait annoncé un salon annuel pour le mois d’avril. Avant de rien préjuger pour oucontre l’opportunité de cette mesure, il semblait convenable de l’éprouver. On ne l’a pas fait ; la question reste donc entière etpendante. Aussi négligerons-nous volontairement de la discuter. C’est à l’expérience qu’il appartient de prononcer ...
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