E. T. A. Hoffmann — C o n t e sSignor Formica1819Chapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VITraduit par Henry Egmont.Signor Formica : Chapitre 1ILe célèbre peintre Salvator Rosa vient à Rome, et est atteintd’une grave maladie. Ce qui lui arrive à cette occasion.On dit ordinairement, à tort ou à raison, beaucoup de mal des personnagescélèbres. C’est ce qui advint aussi à l’excellent Salvator Rosa, l’auteur de cestableaux pleins de vie dont l’aspect, cher lecteur, t’a certainement pénétré d’unplaisir tout particulier.Alors que la réputation de Salvator était établie à Naples, à Rome, en Toscane, etse propageait par toute l’Italie, au point que les autres peintres devaient tâcher,pour plaire au public, d’imiter son style extraordinaire ; alors même la malignité etl’envie travaillaient, par les bruits fâcheux semés sur son compte, à noircirodieusement la glorieuse renommée acquise à l’artiste. On prétendait que Salvator,à une époque antérieure de sa vie, s’était jeté dans une bande de brigands, et qu’ilfallait attribuer à cette affiliation infâme, les figures sinistres et sauvages, lescostumes fantastiques retracés par son pinceau, de même que ses paysagesétaient de fidèles portraits des sombres et horribles déserts, des Selve Selvaggiedu Dante, qui avaient dû lui servir de repaire. Mais le pire grief qu’on lui imputât,était d’avoir trempé dans l’affreuse conspiration ourdie à Naples par le fameuxMas’Aniello. On n’omettait ...
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