« Regardez la, ma pute de mère. Regardez la, rouler son gros cul cellulité dans sa robe western, écoutez la miauler sa petite voix de gamine aux oreilles de ces connards de parisiens venus goûter à la vie sauvage. La vie sauvage ? Pourquoi ? Parce qu'il y a des chevaux et que le bled le plus proche est à dix bornes du ranch ? Parce que ma mère joue à Scarlet O'Hara ? Que les sentiers de rando, que j’entretiens, se faufilent dans une des plus jolies forêts que la terre ait portée ? » Assis sur la barrière du corral, à une dizaine de mètres du groupe de stagiaires de la semaine, Yann allume un joint, dédaigneux. Comme tous les samedis, une volée de parisiens venaient se rafraîchir au ranch. Durant une semaine, ils allaient jouer aux cow-boy, parader dans des équipements équestres aussi inutiles que mal portés et coûtant la peau du cul … Carole les accueille par un discours de présentation, identique chaque semaine, parfaitement rodé, jusque dans ses petites blagues qui semblent arriver de nulle part. Elle présentera son fils, dans un grand sourire ainsi que son compagnon et associé, qui se tient bien droit derrière elle. « ..et l'autre bâtard de Pierre ? Regardez moi ce parfait crétin, ce grand chauve blafard a réussi à chasser mon père, il y a quinze ans. Enfin .. ce qu'il restait de mon père, après les bons soins de ma garce de mère.
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