Madame BovaryMœurs de provinceGustave Flaubert1857(Édition Conard, 1910)ÀMARIE-ANTOINE-JULES SÉNARDMEMBRE DU BARREAU DE PARISEX-PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALEET ANCIEN MINISTRE DE L’INTÉRIEUR.Cher et illustre ami,Permettez-moi d’inscrire votre nom en tête de ce livre et au-dessus même de sadédicace ; car c'est à vous, surtout, que j’en dois la publication. En passant parvotre magnifique plaidoirie, mon œuvre a acquis pour moi-même comme uneautorité imprévue. Acceptez donc ici l’hommage de ma gratitude, qui, si grandequ’elle puisse être, ne sera jamais à la hauteur de votre éloquence et de votredévouement.Gustave Flaubert.Paris, le 12 avril 1857.ÀLOUIS BOUILHETPremière partieDeuxième partieTroisième partieLe procès de Madame BovaryMadame Bovary : Première partie>ouvent, lorsque Charles était sorti, elle allait prendre dans l’armoire, entre les plis du linge où elle l’avait laissé, le porte-cigares ensoie verte.Elle le regardait, l’ouvrait, et même elle flairait l’odeur de sa doublure, mêlée de verveine et de tabac. À qui appartenait-il ?… Auvicomte. C’était peut-être un cadeau de sa maîtresse. On avait brodé cela sur quelque métier de palissandre, meuble mignon quel’on cachait à tous les yeux, qui avait occupé bien des heures et où s’étaient penchées les boucles molles de la travailleuse pensive.Un souffle d’amour avait passé parmi les mailles du canevas ; chaque coup d’aiguille avait fixé là une espérance ou un souvenir, ettous ces ...
Voir