Alors que les histoires concernant la « banlieue » défraient régulièrement la chronique médiatique, peut-on dire que nous sachions réellement ce que cache ce vocable finalement peu précis ?
C'est à un séjour au cœur des banlieues les plus chaudes, représentées principalement par la cité des Asphodèles, « Les Faux As » en verlan, que nous convie l'auteur de ce roman. L'usage d'une langue parfaitement correcte mais parsemée aux bons endroits de termes argotiques du cru contribue à mettre le lecteur dans le bain. L'originalité et l'humour, malgré certaines scènes particulièrement violentes, sont toujours au rendez-vous. Au travers de chapitres assez courts, Bernard Viallet nous dessine les portraits de tous ces habitants, jeunes ou vieux, français de souche ou étrangers, racailles ou policiers.
Sans rancœur, l'auteur nous décrit des gens finalement tous livrés à eux-mêmes, voyous mineurs s'extériorisant dans des exactions de plus en plus violentes et malsaines, citoyens français abandonnés par une police elle-même dépassée et craintive, clandestins courageux manipulés puis laissés à leur triste sort, politiques égoïstes, eux-mêmes inconscients de la réalité sociale.
Un roman d'amour réaliste et social ayant pour cadre une cité de non-droit partie à la dérive. Des personnages attachants, des situations réalistes. Du vécu et un véritable cri d'espoir devant une situation difficile.
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