LA FUITE Je suis blotti dans un tas de paille au fond d’une grange. Je suis trempé et j’ai froid, horriblement froid. De plus, mon ventre gargouille de faim. Mes tripes se serrent, je suis malade. Ça doit être à cause de l’eau que j’ai bue hier. Oui, c’est ça. Ça doit d’être l’eau. C’était une vieille maison de ferme où je m’étais réfugié pour respirer un peu et peut-être trouver des vêtements propres et secs. Ils n’étaient pas mouillés par la pluie, mais par ma propre sueur. J’avais soif, terriblement soif, mais il n’y avait pas d’eau. Probablement que la pompe électrique ne fonctionnait plus. De toute façon, de l’électricité, il n’y en avait pas. J’étais allé voir dehors, car derrière la maison il y avait une cabane et je me doutais qu’il pouvait s’agir de l’endroit qui abritait la pompe à eau. Elle était bien là. Une pompe de puits de surface, mais elle ne fonctionnait plus. Il y avait une grange juste à cinquante mètre de là. Je n’avais pas le choix, je devais aller voir. Je savais que je prenais un gros risque, car là où il y a de la vie, il y a du danger. Une vieille grange de bois vieilli par les saisons. J’ouvris la porte échancrée et il me vint au visage une odeur indescriptible. Une odeur de mort. Une puanteur innommable qui venait vous picoter le nez et sans même pouvoir y faire quoi que ce soit, le cœur vous levait instantanément. J’avais vomis sur place.
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