Joao Ce matin, comme tous les matins, sœur Maria Theresa nous a réveillés à 7 heures. Il faisait froid. L’air des montagnes passait par les trous des volets. Nous avions tous envie de rester sous les couvertures, mais la sœur est revenue pour nous obliger à nous lever. Dans les sanitaires, l’eau qui sortait des robinets était encore plus froide que d’habitude. Tout le monde frissonnait. La sœur nous a dit que c’était normal, puisque l’hiver arrivait. Bientôt, elle ferait calfeutrer les fenêtres avec deux grosses toiles, et entre les deux, elle ferait mettre de la paille, pour empêcher le froid de nous rendre malades. Pour nous, cela signifiait surtout que durant de longs mois, nous ne verrions plus la lumière du jour le matin en nous levant, ni la lune que l’on aperçoit parfois, et même dans la journée, les dortoirs et les sanitaires resteraient sombres, car les protections d’hiver restaient fixes jusqu’au printemps. Cela voulait dire aussi que bientôt, on sortirait des réserves nos manteaux d’hivers. Quand ce n’est pas le moment de les porter, ils sont soigneusement pliés en rangées dans la réserve, derrière le bureau de la mère supérieure. C’est là aussi que sont mises les affaires neuves et propres. Parfois, quand un de nos vêtements est très abîmé, on nous fait venir dans le bureau de Mère Anna Maria de la Conception pour en prendre un nouveau.
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