"Dans le jardin de l'ogre" de Leïla Slimani - (Extrait du livre)
20
pages
Français
Documents
2014
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe Tout savoir sur nos offres
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"Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt.
Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre."
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Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre."
d a n s l e j a r d i n d e l o g r e ’
LEÏLA SLIMANI
D A N S L E J A R D I N D E L ’ O G R E ô à
G A L L I M A R D
© Éditions Gallimard, 2014.
À mes parents
Nô cé ’éŝ pàŝ ôî. C’éŝ qûéqû’û ’àûé qûî ŝôûffé. Môî, é ’àûàîŝ pàŝ pû ŝôûffî àûà. anna akhmatova Requiem
Lé éîé, c’éŝ àûé côŝé qûé à péû é ôbé. C’éŝ à ôîx û îé àû-éŝŝôûŝ é ôûŝ qûî ôûŝ àîé é ôûŝ éôÛé, é Èŝî é cûé ô ôûŝ ôûŝ Èféôŝ éŝûîé àéc éffôî. Aôî é éîé c’éŝ êé îé é ŝà pôpé fàîbéŝŝé. O à côŝcîécé é ŝà fàîbéŝŝé é ô é éû pàŝ ûî Èŝîŝé, àîŝ ŝ’y àbàôé. O ŝé ŝôÛé é ŝà pôpé fàîbéŝŝé, ô éû êé pûŝ fàîbé écôé, ô éû ŝ’Ècôûé é péîé ûé àûx yéûx é ôûŝ, ô éû êé â éé, écôé pûŝ bàŝ qûé éé. milan kundera L’insoutenable légèreté de l’être
Ué ŝéàîé qû’éé îé. Ué ŝéàîé qû’éé ’à pàŝ cÈÈ. Aèé à ÈÈ ŝàé. E qûàé ôûŝ, éé à côûû éé-éûx îôèéŝ. Eé éŝ àÈé é Pîàé àûx Càpŝ-ÉyŝÈéŝ, û ûŝÈé ’Oŝày â Bécy. Eé à côûû é àî ŝû éŝ qûàîŝ Èŝéŝ. Là ûî, ŝû é bôû-éà Rôcécôûà é à pàcé é Cîcy. Eé ’à pàŝ bû ’àcôô é éé ŝ’éŝ côûcÈé Ô. Màîŝ céé ûî, éé é à êÈ é ’à pàŝ pû ŝé é-ôî. U êé ôîé, îéîàbé, qûî ŝ’éŝ îôûî é éé côé û ŝôûfflé ’àî càû. Aèé é péû pûŝ péŝé qû’â çà. Eé ŝé èé, bôî û càfÈ èŝ fô àŝ à àîŝô éôîé. Débôû àŝ à cûîŝîé, éé ŝé bààcé ’û pîé ŝû ’àûé. Eé fûé ûé cîàéé. Sôûŝ à ôûcé, éé à éîé é ŝé îffé, é ŝé Ècîé é côpŝ é éûx. Eé côé ŝô fô côé é û. Eé éû qû’ô à ŝàîŝîŝŝé, qû’ô ûî bîŝé é cáé côé à îé. Dèŝ qû’éé féé éŝ yéûx, éé éé éŝ bûîŝ, éŝ ŝôûpîŝ, éŝ ûééŝ, éŝ côûpŝ. U ôé û qûî àèé, ûé féé qûî ôûî. Eé ôûàî ’êé qû’û ôbé àû îîéû ’ûé ôé, êé ÈôÈé, ŝûcÈé, ààÈé
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