Petrus BorelChampavert : contes immorauxEugène Renduel, 1833 (pp. 397-438).Champavert, l e◄ Passereau, l’écolierl y c a n t h r o p eCHAMPAVERT,LE LYCANTHROPE.—PARIS. Car la société n’est qu’un marais fétideDont le fond, sans nul doute, est seul pur et limpide,Mais où ce qui se voit de plus sale, de plusVénéneux et puant, vient toujours par-dessus !Et c’est une pitié ! C’est un vrai fouillis d’herbesJaunes, de roseaux secs épanouis en gerbes,Troncs pourris, champignons fendus et verdissants,Arbustes épineux croisés dans tous les sens,Fange verte, écumeuse et grouillante d’insectes,De crapauds et de vers, qui de rides infectesLe sillonnent, le tout parsemé d’animauxNoyés, et dont le ventre apparaît noir et gros.GÉRARD.ITestamentÀ JEAN-LOUIS, LABOUREUR.Je mourrai seul, mon cher Jean-Louis, je mourrai seul !… Pourtant j’avais reçu etfait une promesse ; pourtant, un homme m’avait dit : — Je suis las de la vie, tu lahais volontiers, quand tu seras prêt, nous la fuirons ensemble. Jean-Louis, je suisprêt, te dis-je, déjà j’ai pris mon élan, et toi, es-tu prêt ! Toi prêt, simple que je suis,croire à un serment ! La tête de l’homme varie. Cependant, tu ne peux l’avoir sitôtoublié, et, d’ailleurs, souvent je te la rappelai cette nuit, où, après avoir erré long-temps dans la forêt, appréciant à son prix toutes choses, alambiquant, fouillant,disséquant la vie, les passions, la société, les lois, le passé et l’avenir, brisant leverre trompeur de ...
Voir