Revue des Deux Mondes, tome 17, 1838Revue musicaleRevue musicale - 31 janvier 1839L’Opéra Italien fait cette année encore une glorieuse campagne et soutient vaillamment l’éclat des années précédentes. A l’Odéoncomme à Favart, c’est toujours le même empressement, le même succès, le même enthousiasme de bon goût ; il ne fallait rien moinsque les voix toutes puissantes de Rubini, de Lablache, de la Grisi et de la Persiani, pour dompter la mauvaise fortune attachée auxmurailles de cette salle abandonnée. Ce que Mozart et Rossini n’avaient pu faire à eux seuls et livrés à leur simple force mélodieuse,les grands chanteurs l’ont accompli. Désormais le charme est rompu, pour cette année du moins ; car si cette funeste influence duquartier qui a déjà ruiné tant d’administrations diverses doit aussi se faire sentir à celle-ci, ce ne sera guère que l’hiver prochain, etencore à certains jours de représentations extraordinaires, où la location est laissée aux chances du spectacle. Pour le public desloges et des stalles, le vrai public enfin du Théâtre-Italien et du dilettantisme, il se trouve là tout aussi bien qu’à Favart, mieux peut-être ; car il faut avouer que cette salle du faubourg Saint-Germain convient à ravir à ce public d’élite ; il y est à son aise, il y est chezlui, zu hause, comme on dit en Allemagne ; pour s’en convaincre, il suffit de promener sa vue sur cet hémicycle merveilleux que formele premier rang des loges par une belle soirée de Don Giovanni ou ...
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