Revue musicaleMademoiselle Sophie LoeweH. W.Revue des Deux Mondes4ème série, tome 25, 1841Revue musicale/1841/Mademoiselle Sophie LoeweLa question est aujourd’hui de savoir si Mlle Loewe sera engagée à l’Opéra.Plusieurs fois déjà nous avons dit la triste situation où se trouve à cette heurel’Académie royale de Musique, les incertitudes du répertoire, le dénûment de cepersonnel qui fut un des plus riches qu’on ait vus, mais où le temps, la mort etl’absence ont fait de larges brèches, par malheur bien peu habilement réparées, ducôté de l’ensemble surtout. En effet, qui pourrait distinguer quelle école règneaujourd’hui à l’Opéra, dans quelle voie, on marche ? Quelle sympathie, quelleaffinité de talens et de manières existe entre ces vétérans de la routine et ceshommes nouveaux formés au genre italien, entre le ténor et la prima donna, entreDuprez, chanteur méthodique et sévère, et M Stoltz, qui semble ignorer jusqu’auxpremiers élémens de l’intonation et de la mesure, nous ne parlons pas du style ?Cependant la première nécessité pour un théâtre de musique, c’est l’ensemble, etquatre voix qui s’accordent et sympathisent entre elles constituent un ensemble ;voyez les Italiens, voyez l’Opéra aux beaux jours de Robert-le-Diable. Qu’on donneà Duprez et à Baroilhet une cantatrice de leur trempe, que Meyerbeer s’en mêle, etdans un an vous aurez un ensemble, une harmonie, une Académie royale deMusique ; vous sortirez de cette Babel déplorable, où toutes les ...
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