Revue littéraire de l’Allemagne – 1841Xavier MarmierRevue des Deux Mondes4ème série, tome 26, 1841Revue littéraire de l’Allemagne, 1841Nous voilà, dans l’espace de quelques semaines, bien éloignés des idées deguerre qui du centre de Paris se répandaient comme autant d’éclairs sinistres danstoute l’Europe L’éclair n’a point amené la foudre La trompette bruyante s’est tue.Nous tenions, comme le général romain, la paix ou le combat dans les plis de notremanteau, et, après avoir présenté fièrement cette douteuse alternative au Nord et àl’Orient, nous avons déroulé d’une main prudente le vêtement symbolique, et il enest sorti ce que peu d’étrangers espéraient, un signe de paix et de réconciliation.Maintenant, au lieu du glaive, nous prenons la truelle ; au lieu d’attaquer, noustravaillons à nous défendre. C’est plus sage, disent les uns ; c’est bien triste,pensent les autres ; c’est une fatale prétention, s’écrie un troisième parti Entre cestrois opinions, dont chacune a ses organes, ses apôtres et ses disciples, il nem’appartient point d’émettre ma pensée. J’essaie de cheminer dans le domainelittéraire, je n’ose aborder ces hautes régions où l’on traite Ies destinées de lasociété et l’avenir des nations. Si, au début de ce paragraphe, j’ai eu la hardiessede prononcer ce grand mot de guerre, c’est que ce mot, inscrit d’abord en traits defeu sur notre bouclier, se traduit maintenant au delà du Rhin en brochures et endissertations, et qu’il rentre par là ...
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