Revue des Deux Mondes, tome 20, 1839Revue littéraire, 1839Revue littéraire, 1839 - XIVL’Académie – Poésies, romans, travaux d’éruditionLa question académique, depuis la dernière fois que nous en avons parlé, a fait du chemin, ou du moins elle a fait du bruit. On nepeut dire que la lutte se soit engagée autour du fauteuil vacant de M. Michaud, puisque jusqu’à présent la candidature de M. Berryerreste la seule sérieuse ; mais la convenance de cette candidature a été fort controversée. Pour nous qui n’avons jamais vu un coin depolitique dans cette affaire, qui ne prenons pas M. Berryer si au grave, qui l’estimons seulement un parleur très éloquent et même leplus éloquent de ce temps-ci à sa manière, il ne nous semblait pas que son admission à l’Académie Française fût autre chosequ’une gracieuseté littéraire un peu complaisante peut-être, mais convenable assurément. Dans l’état très peu vital où s’est misel’Académie, il serait à souhaiter, sans nul doute, qu’elle songeât à s’adjoindre des gens de lettres, des poètes jeunes encore,célèbres déjà, et qui la remissent en équilibre avec le mouvement littéraire de ces dernières années. Mais l’Académie n’en est paslà, à ce qu’il semble ; les hommes éminens, historiens et philosophes, qui y sont entrés en assez grand nombre depuis une dizained’années, y ont été comme poussés par des considérations étrangères, par le flot de leur réputation politique et à la faveur plutôt dece qu’ils avaient de moins spécialement ...
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