Revue des Deux Mondes, tome 20, 1839Revue littéraire, 1839Revue littéraire, 1839 - XIIIBabel et la Société des gens de LettresLa seule nouveauté, littéraire de la quinzaine est la première livraison de la Babel, publiée par la Société des Gens de Lettres. Cevolume, qui contient une dizaine de morceaux de MM. Viennet, Hugo, Molé-Gentilhonmnie, Viardot, etc., offre en tête une introductionsignée collectivement par le Comité de la Société, et qui peut sembler le meilleur morceau du volume en ce qu’elle aurait pu être leplus mauvais : le prospectus, dans son emphase, promettait beaucoup à cet égard. Mais la Société paraît avoir senti qu’il est desplumes compromettantes ; celle qui a rédigé l’introduction a eu le bon esprit de se rabattre à des considérations moins fastueusesqu’on n’avait fait précédemment. Nous sommes réfutés en passant, mais sans trop d’aigreur, nous le reconnaissons très volontiers,quoiqu’on nous en impute un peu : « La Société des Gens de Lettres, est-il dit, se rattache évidemment aux associations quiprocèdent surtout du cœur. On lui a reproché, avec plus d’aigreur que de raison, de ne s’être pas assez défendue contre unetendance à la fiscalité littéraire, d’avoir plaidé, en faveur des travaux de l’esprit, la thèse de l’ubiquité du salaire, et d’avoir exposé lesouvriers de la pensée à de fâcheuses assimilations. Le reproche serait juste, et les gens de lettres ne se seraient pas exposés àl’encourir dans une société autrement organisée que ...
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