Variétés historiques et littéraires, Tome VIIReproches du capitaine Guillery faits aux Carabins, Picoreurs et Pillards de l’armée de Messieurs les Princes.16151Reproches du capitaine Guillery faits aux Carabins, Picoreurs etPillards de l’armée de Messieurs les Princes.À Paris, de l’imprimerie d’Anthoine du Brueil, entre le pont Saint-Michel et la rue de la Harpe, à l’Estoille couronnée.M.DC.XV. In-8.Ha ! mes frères, vous deshonorez l’Estat. Est-ce ainsi qu’on se comporte à laguerre, où tout d’un coup le vallet veut estre maistre, où le pigeon veut voller avantqu’avoir des aisles, où l’escolier veut sortir de l’escolle avant que d’avoir rendu lesactes et les preuves de sa profession ?Du temps que Guillery j’estois, on me voyoit marcher sous les cornettes du feu duc2de Mercœur , et je me fis tellement sous la conduitte d’un chef si important que jedevins fort grand conseiller, suptil aux entreprises, et fort grand de courage ; bref,ayant acquis toutes les marques d’un bon soldat, on me donna une compagnie, enla conduite de laquelle je m’acquitay de ma charge avec autant de modestie etvaillance que capitaine de mon temps. J’estois tousjours le premier auxescarmouches, et ne demandois qu’à remuer le fer tousjours au milieu du feu et dusang, et jamais ne m’amusois au pillage, l’estimant une chose indigne de mavaleur.Ce n’est pas là la vie que vous voulez mener, frères : car je voy bien, par lesprocedures que vous tenez au commancement de ceste guerre, ...
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